Compte rendu du groupe de travail sur l'éducation prioritaire du lundi
23 novembre à la DSDEN 94
La DASEN a
resitué la refonte de l’éducation prioritaire en contexte :
1/ Dans le contexte de la circulaire fondatrice de décembre
81 : « les zones d’éducation prioritaires sont un dispositif
PROVISOIRE, les pérenniser contribue à la construction de ghettos
scolaires »
2/ Dans un contexte où la carte scolaire est peu lisible (
multiplication des labels ) et n’est plus cohérente, les moyens sont
dispersés, les aides sont du saupoudrage…c’est là le premier
refrain : il faut reconcentrer les moyens là ou il y en a le
plus besoin, il faut rendre la carte de l’éducation prioritaire
plus LISIBLE . Autrement dit il ne s’agit pas du tout de
répondre à des besoins reconnus sur le terrain par les équipes
pédagogiques : SUD EDUCATION dénonce cette révision de la carte de
l’éducation prioritaire qui s’effectue à moyens constants. SUD
EDUCATION rappelle que sans véritables moyens, pas de véritable
réforme. Avec une enveloppe budgétaire fermée on retire aux uns
pour donner aux autres.
La Dasen refuse cette analyse et annonce que « c’est
une chance de sortir du dispositif, cela veut dire que la situation
s’est améliorée », elle ajoute que la réforme de
l’éducation prioritaire « ce n’est pas qu’une question de moyens,
c’est aussi une question de pédagogie »…
3/ Dans un contexte de politique de la ville changeante : les
territoires évoluent : , il y a dans le Val de Marne de
grands programmes de rénovation urbaine, des réhabilitations de friches
industrielles, le préfet retravaille à l’identification des quartiers
« Politique de la Ville » ( seront fixés pour fin janvier au
plus tard )
Refrain n°2 : Qu’on se rassure, les élus ont compris les
erreurs du passé, ils sont maintenant très attentifs à la mixité
sociale… on ne reconnaîtra bientôt plus nos quartiers ni nos classes
tellement la construction du Tramway modifie la sociologie des
quartiers ( véridique ! tramway de Villejuif cité en
exemple ! ) ok mais en attendant ?
Bilan
de la situation dans le Val-de-Marne :
A ce jour :
- 4 ECLAIR très différents ( DESNOS à Orly / TRIOLET à Champigny
/ PERRIN à Vitry / BRASSENS )
- 13 RRS non zep
- 23 RRS
Les paradoxes suivants sont pointés par l’administration :
- Des écoles non ZEP alimentent des collèges ZEP et
vice versa…
- Les indicateurs de gestion pour l’attribution des
décharges de direction dans les écoles remontent à 1991
Ces paradoxes sont désignés par l’administration comme des
facteurs de confusion, ils nourrissent les sentiments d’injustice la
refonte s’impose donc
NB : La DASEN a admis entre les lignes que les écarts ont été
creusés et non réduits par les précédentes politiques
Pour 2015-2016 : Il y aura 350 REP au niveau national, 130
sur notre académie, 33 pour notre département
34 rep+ sur notre académie, dont 3 pour notre département ( non
modifiées : Elsa Triolet à CHAMPIGNY, Robert Desnos à ORLY, Jules
Ferry à VILLENEUVE ST GEOGES )
La
Nouvelle Carte de l’éducation prioritaire serait la
suivante
7 collèges sortent de
l'éducation prioritaire (ancien ZEP ou RRS)
- Henri Barbusse Alfortville (RRS ZEP)
- Dulcie September Arcueil (RRS)
- Romain Rolland Ivry-sur-seine (RRS)
- Guy Moquet Villejuif (RRS)
- Louis Pasteur Villejuif (RRS)
- Les Prunais Villiers-sur-Marne (RRS)
- Adolphe Chérioux Vitry-sur-Seine (RRS ZEP)
3 collèges y entrent
:
- Léon Blum à Alfortville
- Jean Moulin à Chevilly la Rue
- Joseph Lakanal à Vitry-sur-seine
On ne parle plus de zone d’éducation prioritaire, on parle de
réseau : Cette nouvelle carte donne
les
collèges tête de réseau
Ces têtes de réseau sont définies pour
4 ans, elles ont vocation à sortir du dispositif.
Pour les écoles : rien n’est automatique, le cas de chaque école
sera examiné au prochain groupe de travail et selon les flux
d’élèves envoyés vers le collège REP ou REP+ les écoles seront
classées ou pas.
SUD EDUCATION Créteil vous propose de
répondre à l'enquête
Quelques précisions sur la
méthode :
Les collèges de l’académie ont été classés selon les « indicateurs
de difficulté sociale » datant de 2012 les critères sont les
suivants :
- % d’élèves résidant en ZUS
- Pourcentage de PCS défavorisées
- Nombre d’élèves en retard d’une année ou plus à
l’entrée en 6e
- % de boursiers
La démarche du rectorat a été de consulter les sous préfets en charge
de la politique de la ville et les services « éducation » et
« social » du Conseil général du 94.
Pour SUD EDUCATION ces
critères choisis par le Ministère ne sont absolument pas satisfaisants.
C’est un mensonge de prétendre qu’il ne s’agit que de critères sociaux:
le retard à l’entrée en 6e relève des choix éducatifs des écoles de
secteur et non de la situation sociale des familles ! Par ailleurs, le
nombre de boursier n’est pas très significatif, celui-ci dépendant
largement du degré de familiarité et d’aisance des familles avec les
démarches institutionnelles Quand au PCS elles sont déclaratives et
parfois pas ou mal complétées par les familles lors de l'inscription de
l'enfant.
La DASEN a mis en avant la « finesse du classement
obtenu » : 5 catégories ayant été établies
- REP+
- Catégorie dont la présence dans le classement
est peu discutable
- Catégorie à discuter
- Catégorie « complément »
- Catégorie hors liste
Mais ce classement ne nous a pas été
présenté : vous trouverez les documents
mis à notre disposition pendant le groupe de travail
Les services ne nous ont pas présenté un mode de calcul objectif de la
position des établissements à partir de ces critères, ils ne nous ont
pas non plus fourni les données pour les établissements non retenus
dans la carte de l’éducation prioritaire : nous sommes donc dans le
flou complet, qui laisse la part belle aux négociations politiques,
ville par ville, ce qui se passe dans le dos des personnels et des
parents. SUD éducation revendique toujours un classement sur critères
sociaux, avec un classement clair, transparent et objectif.
Et
pour les établissement sortants de l’éducation prioritaire ?
Ces établissement seront accompagnés dans la sortie de
l’éducation prioritaire : mais aucune précision ni garantie
ne nous a été apportée quand aux modalités de cet accompagnement
qui « reste à définir ». Les classes ne passeront pas
brutalement de 25 à 30 : « j’aurais un regard
particulier ».
Néanmoins une clause de sauvegarde permettra aux collègues de percevoir
leurs indemnités pour 3 ans encore.
Quels moyens pour la réforme ?
En REP+ les indemnités des enseignants augmentent. Des décharges
horaires de 1,1 sont prévues pour les concertations. Mais quid des
personnels non-enseignants (AED, pôle médico-social, agents) ? Qui
des enseignants contractuels ?
Et les seuils ? SUD EDUCATION dénonce la disparition de la notion
de seuil qui a été clairement annoncée. La DASEN préfère
désormais la notion de « repère » : concrètement l’arrivée
d’ élèves en plus ne permettra plus l’ouverture d’une
classe.
Pourtant les taux d’encadrement sont un enjeu majeur de la réussite des
élèves. Pour les établissements qui sortent de l’éducation prioritaire
comme pour ceux qui y restent, les seuils de classe vont continuer à
exploser. SUD éducation continue à le dénoncer, et revendique 16 élèves
par classe dans toute l’éducation prioritaire .