SUD Education Solidaires SUD Education 77
Membre de l'union académique SUD éducation, de la fédération SUD éducation et de l'union syndicale Solidaires

1er degré | 2nd degré | Agents (IATOSS, administratifs, ATRF) | Interprofessionnel | Notre journal | Pédagogie | Précaires et non titulaires | Santé et Handicap | Tous les personnels | COVID 19 | Réformes Lycée/Bac | Retraites |

Rentrée 2014 : nouvelles modalités de stage dans le premier et le second degré
Article publié le 30 juin 2014

Les projets d’arrêtés et de circulaire concernant les stagiaires l’an prochain, qui devraient être publiés début juillet, sont inquiétants.  Ces textes concernent la formation, l'évaluation et la titularisation des stagiaires. Ils ne reviennent qu’en partie sur la réforme précédente, et maintiennent une partie des stagiaires dans une situation précaire d’entrée dans le métier.

Pour la rentrée 2014, ils ont osé : des stagiaires sans décharge horaire ET sans formation !

En effet les lauréats du concours exceptionnel sont systématiquement écartés de tout, y compris ici de la formation : les nouveaux statuts s’appliquent aux lauréats de concours ouvert postérieurement à 2013. Pourtant cela ne s’applique pas aux stagiaires en situation de reports de stage (ce dont nous nous réjouissons !). Des aménagements pour les uns, et pas pour les autres… L’un des prétextes est l’année de « préprofessionnalisation » qu’ils ont eue en  2013 2014. Argument fallacieux, puisqu’une partie d’entre eux n’a pas eu de contrat en 2013 / 2014. Par ailleurs est-il besoin de préciser qu’ils n’ont pas eu de formation durant cette année de « préprofessionnalisation » ?

 

En 2014 / 2015 : toujours des stagiaires à temps plein…

Ces stagiaires à temps plein auront la chance de suivre une formation « adaptée » : adaptée à leur parcours professionnel antérieur, à leur formation, à leur discipline d’enseignement et surtout, surtout … à leur temps plein !!! Qui est concerné ? Soit ceux qui ont déjà un M2, soit ceux qui n’ont pas à détenir un master pour être titularisés (concours réservés, concours interne, sportif haut niveau, mère trois enfants, lauréat agrégation, lauréat CAPLP- lycées professionnels).

Une formation obligatoire, mais sans décharge donc ! En plus des cours, des préparations de cours, des corrections, de l’adaptation à l’établissement, voire à un nouveau métier, des rencontres avec les parents, de l’indispensable travail en équipe, les nouveaux collègues devront donc, l’année de leur titularisation, suivre une formation.

Une formation oui, mais laquelle ? Quel sera son contenu, quel volume horaire ? Rien n’est précisé, et pour cause, puisqu’il s’agit d’un parcours de formation « adapté », on ne peut pas présumer à l’avance de ce dont aura besoin le stagiaire…

Mais alors qui décidera de cette formation, et sur quels critères ? Tout est laissé à l’arbitraire d’une « commission académique » qui décidera de son contenu, et de son volume. En dehors des deux membres de droit (directeur de l’ESPE -Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation- et recteur), la composition de cette commission n’est pas précisée. Les moyens en termes de locaux, de formateurs ne le sont pas davantage. Le contenu de la formation est totalement laissé à l’appréciation de la commission qui doit simplement s’appuyer sur ce qui est prévu dans le cadre du MEEF (Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation). Les stagiaires CAPLP – qui sont concernés par ces dispositions, ne recevront a priori pas de formation disciplinaire, puisque cela n’est pas prévu dans le cadre du MEEF, ils n’auront donc vraisemblablement que des enseignements transversaux : tant pis pour eux ! Et tous ces éléments ne sont pas davantage précisés dans la circulaire en projet… L’un des problèmes non résolus par cette circulaire est le moment où se réunit la commission académique : les stagiaires n’auront donc aucune  visibilité sur leur formation et il sera impossible de prévoir en amont cette formation dans les choix d’affectation ou les moyens de remplacement. Si tout cela n’est pas prévu plus en amont, cela va être très difficile pour les stagiaires de suivre cette formation. Tout cela présage très mal de la possibilité pour les stagiaires de suivre une quelconque formation « adaptée ».

Enfin pour les bienheureux stagiaires qui bénéficieront d’une décharge horaire et d’un temps de formation….c’est loin d’être la panacée !

D’abord le temps de décharge des stagiaires est moindre que celui qu’il était avant la réforme.

De plus les critères de titularisation renvoient au référentiel de compétence qui reste dans la logique d’une école du socle, multiplie les « compétences » exigibles des personnels sans aucune référence aux obligations de l’État pour y parvenir et laisse encore une trop grande marge de manœuvre lors de l’évaluation des personnels.

Les conditions d’évaluation sont toujours soumises aux aléas de l’académie : certains seront systématiquement inspectés, pas d’autres.

Enfin concernant les affectations enfin on ne note aucune amélioration par rapport aux années précédentes. Des indications mais aucune prescription, et encore, très limitées, s’il est conseillé aux académies d’éviter pour les stagiaires, les établissements « les plus difficiles de l’éducation prioritaire » rien n’est dit sur les autres établissements de l’éducation prioritaire. Rien n’est dit non plus sur les affectations dans des classes à examen dans le second degré, ou les affectations sur deux établissements ?

Aucun contrôle paritaire des étapes de titularisation n’est prévu.

 

Les revendications de SUD Education pour une vraie formation

 

Pour le recrutement :

- retour à un concours de recrutement à Bac+3 (licence), suivi de 2 années de formation ré-munérées et validé par l’ attribution d'un Master pour tous les professeurs.

 

Pour le stage :

Un allègement de service : pas plus d'un tiers du temps de service devant les classes

- Une formation renforcée sur le temps de service assurée par des formateurs pour tous les stagiai-res.

- Un dispositif particulier pour soutenir ceux qui sont en difficulté

-Une initiation aux pédagogies coopératives ou alternatives (Freinet, pédagogie nouvelle, pédago-gie institutionnelle, GFEN, etc) pendant la formation initiale

Une harmonisation des procédures de titularisation dans toutes les académies, garantissant l'équité et les droits des stagiaires avec un contrôle paritaire lors des étapes de titularisation.

 

Pour les néotitulaires :

- retour au minimum à la décharge de 2h qui existait pour les néo tit sur Créteil. Une décharge ex-ceptionnelle de service pour rendre aux ex stagiaires la formation qu’on leur a volé depuis 2010 !