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- Educ prio 77
Le 24 novembre le Rectorat a présenté la nouvelle carte des collèges du
département classés dans l'éducation prioritaire. La rectrice de
Créteil a présenté la liste des établissements en
insistant sur « l’enjeu d’équité » du dispositif.
Pourtant,
la réalité de l’éducation
prioritaire nouvelle version en Seine et Marne est catastrophique.
Dans notre département 10
collèges classés sur 26 sortent du dispositif. Sont
concernés :
- Chateau Landon, collège Pierre Roux
- Chelles, collège Camille Corot
- Dammarie Les lys, collège Robert Doisneau
- Emerainville, collège Van Gogh
- La Ferté-sous-Jouarre, collège La Rochefoucault
- Lizy-sur-Ourcq, collège Camille Saint-Saens
- Lorrez-le-Boccage-Préaux, collège Jacques Prévert
- Nemours, collège Arthur Rimbaud
- Souppes-sur-Loing, collège Emile Chevalier
- Villiers-Saint-Georges, collège Les Tournelles
Des mobilisations ont déjà commencé,
comme à Souppes sur Loing, Chateau-Landon ou Nemours où des grèves ont
été suivies par plus de 90 % des personnels.
SUD éducation les soutient,et demande
a minima qu’aucun collège ne sorte du dispositif.
En ce qui concerne
les lycées,
qui ne devaient pas apparaître du tout dans la nouvelle carte de
l’éducation prioritaire, la situation est gelée pendant un an, sans
garantie aucune de classement pour la rentrée 2016 : ainsi, les lycées
ECLAIR le resteront encore un an.
En ce qui concerne les écoles, la
carte sera finalisée courant janvier, mais il n’y a aucune garantie que
les écoles rattachées à un collège classé soient labellisés REP ou
REP+. Par ailleurs, nous pouvons d’ores et déjà craindre pour les
écoles dont les collèges de secteur sortent du dispositif.
D’autre part, les critères choisis par le Ministère ne sont absolument
pas satisfaisants. Ils sont au nombre de quatre : le pourcentage de
professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) défavorisées, le
pourcentage d’élèves résidant en ZUS (zone urbaine sensible), le
pourcentage d’élève ayant un an de retard à son entrée en 6e et le taux
de boursier. Ces indicateurs posent problèmes car nous ne savons pas
comment ils sont utilisés.
En outre le fait que le critère ZUS soit le seul critère territorial
retenu met de coté les zones rurales de Seine et Marne, parfois très
isolées où pourtant le public scolaire peut être en très grande
difficulté.
De plus c’est un mensonge de prétendre qu’il ne s’agit que de critères
sociaux, ainsi que le présente le Ministère : le retard à l’entrée en
6e relève des choix éducatifs des écoles de secteur et non de la
situation sociale des familles ! D'autre part le nombre de boursier
n’est pas très significatif, celui-ci dépendant largement du degré de
familiarité et d’aisance des familles avec les démarches
institutionnelles.
Enfin, les services ne nous ont pas présenté un mode de calcul objectif
de la position des
établissements à partir de ces critères : nous sommes donc dans le flou
complet, qui laisse la part belle aux négociations politiques, ville
par ville, ce qui se passe depuis quelque jours dans le dos des
personnels et des parents.
SUD éducation revendique toujours un
classement sur critère social, avec un classement clair, transparent et
objectif.
Enfin, l’administration ne nous a donné strictement aucune garantie sur
les moyens qui vont être alloués à cette réforme. Ce qui fait l’enjeu
majeur du classement
dans le département jusqu’à aujourd’hui, à savoir les effectifs par
classe et les taux d’encadrement vie scolaire, n’est jamais mentionné
dans les documents encadrant cette réforme de l’éducation prioritaire.
La DSDEN 77 ne veut pas entendre parler de seuils.
SUD éducation le dénonce depuis le départ : cette réforme est une
réforme à moyens constants, dont l’enjeu est avant tout pour le
Ministère de faire de l’éducation prioritaire le laboratoire de l’école
du socle, et non de donner des moyens aux établissements les plus
fragiles.
Pour les établissements qui
sortent de l’éducation prioritaire comme pour ceux qui y restent, les
seuils de classe vont continuer à exploser.
SUD éducation continue à le dénoncer,
et revendique 16 élèves par classe dans toute l’éducation prioritaire.