Nouvelle carte de l’éducation prioritaire dans le 93 : une arnaque de plus ?
Article publié le 28 novembre 2014
La DSDEN de Seine-Saint-Denis a présenté lundi 24 septembre aux
organisations syndicales, dont SUD éducation, la nouvelle carte des
collèges du département classés dans l’éducation prioritaire. Les
services se félicitent que
le nombre
total des collèges classés passe de 65 à 78. Pourtant, la réalité de
l’éducation prioritaire nouvelle version dans le département est moins
reluisante : l’analyse de SUD éducation en trois points.
1)
D’une part, cinq établissements sortent de la carte de l’éducation
prioritaire :
- Gérard Philippe (Aulnay-sous-Bois),
- Gustave Courbet (Romainville),
- Honoré de Balzac (Neuilly sur Marne),
- Paul Eluard (Montreuil),
- ainsi qu’un établissement ECLAIR, Descartes (Tremblay) !
Des mobilisations ont déjà commencé,
comme à Paul Eluard : SUD éducation les soutient, et demande a
minima qu’aucun collège ne sorte du dispositif.
En ce qui concerne les lycées,
qui ne devaient pas apparaître du tout dans la nouvelle carte de
l’éducation prioritaire, la situation est gelée pendant un an, sans
garantie aucune de classement pour la rentrée 2016 : ainsi, les lycées
ECLAIR le resteront encore un an.
En ce qui concerne les écoles,
la carte sera finalisée courant janvier, mais il n’y a
aucune garantie que les écoles rattachées à un
collège classé soient labellisés REP ou REP+, ce que dénonce SUD
éducation.
2)
D’autre part, les critères choisis par le Ministère ne sont absolument
pas satisfaisants. Ils sont au nombre de quatre : le pourcentage
de professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) défavorisées,
le pourcentage d’élèves résidant en ZUS, le pourcentage d’élève ayant
un an de retard à son entrée en 6e et le taux de boursier. C’est un
mensonge de prétendre qu’il ne s’agit que de critères sociaux, ainsi
que le présente le Ministère : le retard à l’entrée en 6e relève des
choix éducatifs des écoles de secteur et non de la situation sociale
des familles ! Par ailleurs, le nombre de boursier n’est pas très
significatif, celui-ci dépendant largement du degré de familiarité et
d’aisance des familles avec les démarches institutionnelles. Enfin, les
services ne nous ont pas présenté un mode de calcul objectif de la
position des établissements à partir de ces critères :
nous sommes donc dans le flou complet, qui
laisse la part belle aux négociations politiques, ville par ville, ce
qui se passe depuis quelque jours dans le dos des personnels et des
parents. SUD éducation revendique toujours un classement sur critère
social, avec un classement clair, transparent et objectif.
3)
Enfin, l’administration ne nous a donné strictement aucune garantie sur
les moyens qui vont être alloués à cette réforme. Ce qui fait
l’enjeu majeur du classement dans le département jusqu’à aujourd’hui, à
savoir les effectifs par classe et les taux d’encadrement vie scolaire,
n’est jamais mentionné dans les documents encadrant cette réforme de
l’éducation prioritaire. La DSDEN 93 veut de moins en moins entendre
parler de seuils, et l’a de nouveau sous-entendu lors de cette réunion.
SUD éducation le dénonce depuis le départ :
cette réforme est une réforme à moyens constants, dont l’enjeu
est avant tout pour le Ministère de faire de l’éducation prioritaire le
laboratoire de l’école du socle, et non de donner des moyens aux
établissements les plus fragiles.
Pour
les établissements qui sortent de l’éducation prioritaire comme pour
ceux qui y restent, les seuils de classe vont continuer à exploser. SUD
éducation continue à le dénoncer, et revendique 16 élèves par classe
dans toute l’éducation prioritaire.