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- Journal éducation prioritaire _ décembre 2014
Nouvelle carte de
l’éducation l’académie de Créteil : une arnaque de plus
Pseudo-concertations, diagnostics
biaisés et conclusions tirées d’avance : quelques rappels sur
l’élaboration de la réforme de l’éducation prioritaire
Cette réforme avait été élaborée au cours du début du mandat Peillon,
sur la base d’un «rapport diagnostic» élaboré par les services du
ministère au cours de l’été 2013. Ce rapport aux conclusions explicites
affirmait formellement que le nombre d’élèves par classe n’influe pas
sur les apprentissages, la réussite des élèves ne dépend pas des moyens
affectés. Non, au contraire, tout est question de pédagogie.
L’explication des difficultés de l’éducation prioritaire est donc que
les professionnels qui y exercent fournissent un travail non adapté
pédagogiquement : d’ailleurs le rapport insistait sur la nécessité
d’une «pédagogie de l’explicitation», sous-entendant que les
enseignant-e-s n’explicitent pas assez ! Ce rapport a été transmis à
l’ensemble des personnels par le biais des chefs d’établissements et
IEN, dans le but de construire une «concertation » à l’automne 2013,
pour aboutir aux «assises» de l’éducation prioritaire en décembre 2013.
Ces concertations, aux conclusions tirées d’avances, ont été mal
accueillies par nombre de collègues qui en ont profité pour formuler
leurs revendications, axées généralement autour des moyens, des
effectifs par classe et de la baisse du temps de travail. Las ! Le 16
janvier, le ministère annonçait ses 14 mesures «choc», analysées en
détail par SUD éducation Créteil, et dont les recettes étaient bien
connues : tout-numérique, contractualisation de moyens, valorisation de
projets et d’équipes dynamiques, école du socle, renforcement d’une
hiérarchie intermédiaire...
La seule avancée promise, la décharge de temps de service, était au
final réservée à 1/3 des réseaux, les futures REP+ : et encore, il
fallait se montrer attentif à ce qui nous serait demandé en échange
(voir page 6). Une réforme sans moyens, voilà ce qu’était devenu ce
chantier de la refondation Peillon : 350 millions d’euros alloués, et
encore par redéploiement sur les budgets de l’éducation nationale. Le 5
juin 2014, après que 9 réseaux ont été désignés «préfigurateurs» REP +
pour la rentrée 2014, une circulaire cadrait encore plus la réforme, en
insistant lourdement : «la réforme est avant tout pédagogique»...
Les revendications de SUD sur les
critères et la carte de l’éducation prioritaire
SUD revendique que la carte de l’éducation prioritaire soit basée
exclusivement sur des critères sociaux portant sur la précarité du
logement et de l’emploi, le niveau de revenu des familles.
Pour pallier les inégalités de richesse entre collectivités locales,
SUD revendique également que soit pris en compte le revenu par
habitant et par ville, département, région, selon l’école,
l’établissement concerné.
Enfin, pour que soient donnés à TOUS les établissements qui en ont
besoin les moyens nécessaires, SUD revendique des seuils objectifs,
transparents, et une intégration automatique à la carte ZEP pour tout
établissement qui remplit ces critères.
Et parce que ce n’est que sur le long terme que des améliorations
peuvent se construire, cette intégration doit se faire pour une durée
minimum de 5 ans, sous le contrôle des instances paritaires (CDEN,
CTA). Dans ces instances, SUD défendra les demandes de classement des
établissements à la limite des seuils.
Et bien évidemment, la carte de l’éducation prioritaire doit être
adaptée aux besoins et non à un numerus clausus fixé par le ministère,
comme c’est le cas à l’heure actuelle !
REP et REP+ : les 14
mesures
Le ministère communique sur la mise en place de 14 «mesures-clés»
supposées «refonder» l’éducation prioritaire. Elles sont au mieux
insuffisantes, au pire franchement néfastes. Et de toute façon, au vu
des remontées de SUD éducation concernant la situation dans les réseaux
préfigurateurs REP+, on peut douter de leur application réelle.
Mesure 1 :
ce que dit le texte : La scolarisation des moins de 3 ans dans
chaque réseau La scolarisation des enfants avant 3 ans a été identifiée
comme un puissant levier pour la réussite des élèves, notamment de ceux
issus des milieux les moins favorisés.
l'analyse de Sud éducation Créteil :
Soumise à projet, dans le cadre de la
double tutelle de l'éducation nationale et des municipalités qui
financent les locaux et les équipements, les créations de classe se
font au compte-goutte. La scolarisation n’a pas progressé dans
l’académie cette année, alors qu’elle est en deçà de 10 points de la
moyenne nationale. Et il n’y a à l’heure actuelle pas de toute petite
section dans tous les réseaux préfigurateurs REP +...
Mesure 2 :
ce que dit le texte : Plus de
maîtres que de classes dans chaque école. L’affectation dans une école
d’un maître supplémentaire favorise le travail collectif des
enseignants et contribue à bien identifier les besoins des élèves et à
accompagner leurs apprentissages par des pédagogies différentes.
l'analyse de Sud éducation Créteil : Les quelques créations n’ont pas concerné
tous les réseaux préfigurateurs REP +. Elles se font dans des
conditions matérielles et humaines difficiles. Majoritairement sans
budget de fonctionnement et dans un contexte de pénurie de moyens
humains où il manque des enseignant-es au quotidien dans les classes,
ce dispositif perd tout son sens.
Mesure 3 :
ce que dit le texte : Un
accompagnement continu jusqu’à 16 h 30 pour les élèves de sixième. Les
élèves de sixième bénéficieront d’aide aux devoirs, d’un soutien
méthodologique ou d’un tutorat pendant les temps laissés libres entre
les heures de cours en étant accueillis dans l’établissement jusqu’à 16
h 30.
l'analyse de Sud éducation Créteil :
La baisse des DHG ne permet pas de
mettre en place ce type de dispositif. Nous demandons le fléchage de 3
ou 4h pour toutes les 6ème dans les dhg de l'éducation prioritaire.
Mesure 4 :
ce que dit le texte :
L’extension du dispositif D’Col dans tous les collèges de l’éducation
prioritaire Depuis la rentrée 2013, D’Col propose aux élèves de 6e en
difficulté un dispositif numérique innovant d’aide individualisée, de
soutien et d’accompagnement en français, en mathématiques et en
anglais. Un enseignant référent prend en charge et encadre les élèves
deux heures par semaine autour d’activités pédagogiques numériques
l'analyse de Sud éducation Créteil :
L'Education nationale ne s'occupe plus
des élèves en grande difficulté mais délègue cette problématique au
CNED et aux parents. Le bilan de D'col pour 2013/2014 n'a pas été
publié par la DEPP. L'opacité atteint son paroxysme car le CNED refuse
de donner un identifiant aux enseignants, représentants syndicaux pour
pouvoir voir ce qu'il y a dans cette application. Un professeur virtuel
appelé "Tom" explique beaucoup mieux que le professeur qui connait
l'élève et individualise beaucoup mieux le travail. Les premier cobayes
de l'école numérique sont donc une fois de plus les élèves de
l'éducation prioritaire.
Mesure 5 :
ce que dit le texte :
Développer l’ambition et la curiosité des élèves pour les aider à
construire leur parcours. Plusieurs dispositifs permettront d’accroître
l’ambition scolaire des élèves de l’éducation prioritaire.
l'analyse de Sud éducation Créteil :
Tiens donc ! En voilà une annonce
forte, claire et précise, et qui va rassurer les collègues ! C’est
certain qu’avec ce genre de «mesures», la réforme de l’éducation
prioritaire risque bien de ne pas coûter cher... ni de peser lourd dans
les conditions de travail et d’apprentissage
Mesure 6 :
ce que dit le texte : Les
jeunes issus de milieux modestes peuvent avoir besoin de conditions
d’hébergement et d’études adaptées pour réussir. Le développement
d’internats de proximité, prévu par les investissements d’avenir, doit
répondre à ce besoin.
l'analyse de Sud éducation Créteil :
Nous n’avons pas eu de nouvelle de
l’administration sur cette mesure... qui risque de tomber à l’eau faute
de moyens alloués.
Mesure 7 :
ce que dit le texte : Du temps
pour travailler ensemble Du temps sera dédié à la formation,
au travail en équipe et au suivi des élèves dans les réseaux les plus
difficiles :
• au collège : une heure et demie par semaine
• en primaire : 9 jours par an
l'analyse de Sud éducation Créteil : Concernant la pondération en collège, la
position de SUD éducation est exposée en détail dans notre double page
sur REP + Pour ce qui est du premier degré, le problème supplémentaire
concerne le remplacement des PE partant en formation sur ces 9 jours.
En effet, il est loin d’être assuré sur le 93, par exemple
Mesure 8 :
ce que dit le texte : Un grand
plan de formation continue et d’accompagnement pour l’éducation
prioritaire
• Trois jours de formation annuels garantis dans les réseaux
les plus difficiles
• Des experts de terrain pour accompagner les équipes
• Un tutorat pour les nouveaux enseignants
l'analyse de Sud éducation Créteil :
L'académie de Créteil ponctionne en ce
moment 10% de l'offre de formation pour préparer le plan académique de
formation 2015-2016, afin de pouvoir donner aux pilotes de réseau (IEN,
IPR et chefs d'EPLE) une enveloppe pour le pilotage des réseaux. Nous
considérons une fois de plus que les dotations supplémentaires pour
l'education prioritaire ne doit pas être pris sur les autres
établissement et que ces formations doivent être proposé par les
équipes et non par la hiérarchie dans une perspective de mise en place
de l’école du socle.
Mesure 9 :
ce que dit le texte : Des
incitations fortes pour stabiliser les équipes
• Une rémunération plus attractive grâce à des indemnités revalorisées
significativement
• Un parcours en éducation prioritaire qui sera valorisé dans la
carrière
• Des affectations ciblées en fonction des besoins locaux et du projet
éducatif
l'analyse de Sud éducation Créteil :
Contrairement a ce qui a été annoncé,
la prime ne sera pas doublée pour tous les collègues. Elle sera de :
-144,50 par mois pour les REP
-192,66 par mois pour les REP+
SUD éducation est pour une
augmentation généralisée des salaires, en tendant vers l’égalité
salariale Autre scandale : la circulaire de mutation interacadémique
2015 supprime purement et simplement la barre des 8 ans en REP et REP+
et baisse la barre des cinq ans, sans même évoquer la suppression des
points APV. Comment croire dans ces conditions en une volonté de
stabiliser les équipes, alors qu’une majorité de collègues cherchera à
quitter l’éducation prioritaire au bout des 5 ans ?
Mesure 10 :
ce que dit le texte : Des
projets de réseaux pérennes construits sur la base des meilleures
pratiques Un référentiel élaboré à l’issue des assises ayant rassemblé
l’ensemble des acteurs de l’éducation prioritaire servira de base pour
construire des projets de réseaux et faire évoluer les pratiques
pédagogiques. Les moyens alloués sur cette base seront garantis pour
une durée de quatre ans.
l'analyse de Sud éducation Créteil :
Le fameux référentiel stipule dans son
1er axe : enseigner plus explicitement les compétences que l'école
requiert pour assurer la maîtrise du socle commun. C’est là sans doute
le fond de cette réforme de l’éducation prioritaire : imposer aux
enseignant- e-s d’adhérer à l’école du socle, pour laquelle l’éducation
prioritaire fait office de laboratoire et remplit sa fonction de tri
social, l’école du socle s’adressant par nature aux enfants des classes
populaires.
Mesure 11 :
ce que dit le texte : Un fonds
académique pour financer des actions pédagogiques et l’animation des
réseaux Les équipes pédagogiques locales bénéficieront de moyens leur
permettant d’engager des actions innovantes au service des élèves.
l'analyse de Sud éducation Créteil :
Le fond n’existe pas pour le moment
dans l’académie de Créteil. Et s’il existait, ce serait peut-être
encore pire puisque cela irait dans le sens d’une contractualisation
des moyens et donc d’une mise en concurrence des équipes pour les
obtenir. SUD éducation est contre toute forme de contractualisation des
moyens dans l’Education
Mesure 12 :
ce que dit le texte : Un
accueil des parents, chaque matin, pour mieux les associer à la vie de
l’école Plus encore qu’ailleurs, l’école de la République doit s’ouvrir
aux parents d’élèves : plusieurs dispositifs leur permettant de suivre
les apprentissages de leurs enfants seront développés.
l'analyse de Sud éducation Créteil : Pour l’instant, cette mesure n’est pas
mise en place dans l’académie faute de moyens, du moins dans le 93.
Mesure 13 :
ce que dit le texte : 500
assistants de prévention et de sécurité supplémentaires pour améliorer
le climat scolaire Les assistants de prévention et de sécurité, mis en
place dès la rentrée 2012, ontfait leurs preuves sur le terrain et
contribuent à rendre le climat scolaire plus serein.Ils sont formés et
participent pleinement à l’équipe de l’établissement
l'analyse de Sud éducation Créteil :
Les APS n’ont pas été donnés aux
collèges préfigurateurs REP +. De toute façon, SUD éducation est contre
cette vision sécuritariste de l’école qui ne résout aucun problème et
masque mal le manque de moyens alloués.
Mesure 14 :
ce que dit le texte : Un
infirmier scolaire supplémentaire dédié aux écoles et un assistant
social, dans les réseaux les plus difficiles Aujourd’hui
essentiellement présent(e)s au collège, les infirmier(e)s scolaires ont
un rôle essentiel à jouer dans la prévention des risques de santé dès
l’école primaire. Les personnels sociaux contribuent, pour leur part, à
un meilleur suivi des élèves tout au long de leur scolarité.
l'analyse de Sud éducation Créteil : Pour l’instant, toujours rien dans les
réseaux préfigurateurs REP +. SUD éducation revendique toujours la
création d’emplois santé-sociaux en masse dans l’éducation prioritaire,
et pas seulement dans les REP+.
Pondération piège à cons ? pour ne pas se
faire avoir
La mise en place de la réforme dans les réseaux préfigurateurs
REP+ doit servir d’expérience pour éviter une dérive qui va de toute
évidence se présenter dans de nombreux collèges REP+ : la pondération
de 1,1 va être troquée par des chefs autoritaires contre des réunions à
n’en plus finir aux thématiques imposées par la hiérarchie. Il faut
absolument refuser une mise ne place de REP+ de ce type. Pour appuyer
votre argumentaire et résister à l’intox de la hiérarchie, SUD
éducation présente ci-dessous les textes qui font référence à l’heure
où l’on écrit ces lignes.
1. A quoi servent les heures de décharge ?
BOEN du 5 juin 2014, circulaire n° 2014-077 : «Ces textes prévoient, en
Rep+, un dispositif de pondération des heures d'enseignement des
enseignants du second degré reconnaissant le temps consacré au travail
en équipe nécessaire à l'organisation de la prise en charge des besoins
particuliers des élèves qui y sont scolarisés, aux actions
correspondantes ainsi qu'aux relations avec les parents d'élèves et à
la formation.»
Le décret portant sur les obligations de service des enseignant-e-s
publié le 20 août 2014 introduisait la notion de «pondération» dans nos
services. Il s’agit, pour les personnels certifiés, agrégés,
professeurs d’EPS et SEGPA, de la reconnaissance de tâches spécifiques
effectuées dans certains contextes par du temps de décharge. Ainsi, les
professeurs de terminale ont une décharge en échange d’un temps de
préparation de cours supposé être supérieur aux autres, par exemple.
Cette pondération touche également les enseignant-e-s travaillant en
REP + : il s’agit donc avant tout d’une décharge reconnaissant le
travail que nous effectuons en plus par rapport aux autres
enseignant-e-s des mêmes corps. Ainsi, on nous accorde une décharge
parce que notre temps consacré aux rencontres avec les parents, avec
les autres professions (CPE, COPsy, AS, infirimère...), notre temps de
réunion pour évoquer les élèves en difficulté (PPRE, GAIN, commission
éducative) est supérieur aux autres enseignants des mêmes corps.
2. Les concertations sont-elles
obligatoires ?
BOEN du 5 juin 2014, circulaire n° 2014-077 : «Sans avoir vocation à se
traduire par une comptabilisation, ce dispositif vise à favoriser le
travail en équipe de classe ou disciplinaire, en équipe
pluri-professionnelle (conseillers principaux d'éducation, conseillers
d'orientation psychologues, documentalistes, assistants d'éducation ou
pédagogiques, assistants sociaux, personnels infirmiers, médecins
notamment) mais également les rencontres de travail entre les deux
degrés, notamment dans le cadre du conseil école-collège et des
rencontres avec des partenaires.»
La décharge vise donc essentiellement à reconnaître la charge de
travail supplémentaire que l’on connaît dans nos collèges par rapport
aux collègues d’établissements plus «faciles». De ce fait, il ne nous
est réglementairement demandé aucune charge de travail supplémentaire
en échange de cette décharge. La circulaire qui régit notre rentrée
précise bien que le dispositif n’aura pas «vocation à se traduire par
une comptabilisation» (voir ci-contre). En prenant les textes au pied
de la lettre, on ne peut pas donc exiger de nous une présence aux
concertations.
3. Sur quoi doivent porter les heures
qui nous sont décomptées ?
«Décret n° 2014-940 du 20 août 2014 relatif aux obligations de service
et aux missions des personnels enseignants» : Dans les établissements
relevant de l'éducation prioritaire inscrits sur une liste fixée par
arrêté du ministre chargé de l'éducation nationale, afin de tenir
compte du temps consacré au travail en équipe nécessaire à
l'organisation de la prise en charge des besoins particuliers des
élèves qui y sont scolarisés, aux actions correspondantes ainsi qu'aux
relations avec les parents d'élèves, chaque heure d'enseignement, pour
le décompte des maxima de service prévus au I de l'article 2 du présent
décret, est affectée d'un coefficient de pondération de 1,1.»
La pondération, sans nous y contraindre, doit nous pousser au «travail
en équipe nécessaire à l'organisation de la prise en charge des besoins
particuliers des élèves». Mais elle prend en compte aussi des actions
individuelles, comme le lien avec les parents, le suivi de tel ou tel
élève avec les CPE, etc... Et par ailleurs, il n’est nullement
mentionné que c’est le chef d’établissement qui réunira les équipes :
le pilotage hiérarchique du temps de travail en équipe ne peut donc pas
être imposé
4. Comment calculer votre service avec
la pondération de 1.1 ?
BMP 3h :3h = 3h devant élève +0,3h en HSA = 3h devant élève + 18
minutes de temps libéré.
BMP 6h : 6h= 5,5h devant élèves + 0.05 HSA =5,5h devant élèves+ 33
minutes de temps libéré ou 6h= 6h devant élèves+0,6 HSA= 6heures devant
élèves + 36 minutes de temps libéré.
BMP de 9h ou temps partiel à 50%, stagiaire : 9h=8,5h devant
élèves+0,35 HSA = 8,5h devant élèves +51 minutes de temps libéré ou 9h=
9h devant élèves+ 0,9 HSA = 9h devant élèves +54 minutes de temps
libéré.
BMP 12h : 12h= 11h devant élèves +0,1HSA = 11h devant élèves + 1 heure
et 3 minutes de temps libéré.
Temps partiel certifiés 80% :14,4h : 14,4=13,5h devant élèves + 0,45
HSA = 13,5h devant élèves + 1heure et 21 minutes de temps libéré ou
14,4=14h devant élèves +1 HSA = 14 devant élèves et 1 heure et 24
minutes de temps libéré.
BMP 15h,agrégés, temps partiels 80% arrondis : 15h= 14 heures devant
élèves +0,4 HSA = 14 heure devant élèves + 1 heure et 24 minutes de
temps libéré.
18h (certifié): 16, 5 h devant élèves + 0.15 HSA = 16, 5 h devant
élèves + 1 heures et 39 minutes de temps libéré ou 17h devant élèves
+0, 7 HSA.= 17h devant élèves +1 heure et 42 minutes de temps libéré.
20h (prof EPS), l’AS n’étant pas pondéré : 18,5 heure (dont 3h
d’UNSS)devant élèves +0,05 HSA= 18,5 heure (dont 3h d’UNSS)devant
élèves + 1heure et 33 minutes de temps libéré ou 19h00 devant élèves
(dont 3h d’UNSS)+0,6 HSA= 19h00 devant élèves + 1heure et 36 minutes de
temps libéré.
Exemple de calcul :
Vous êtes certifié. Avec la pondération de 1,1 , vous devez 16h20 de
service (18 / 1,1 = 16,35 heures, soit 16h20). Votre service au collège
étant de 16h30 avant HSA, on vous doit 10 minutes par semaine payées,
soit 0,15 HSA.
Attention :
Pour chaque heure non faite devant
élève, il faut enlever 0,1 HSA et 6 minutes de concertation sur le
calcul.
Pour chaque heure supplémentaire HSA
(hors calcul), il faut rajouter 0,1 HSA et 6 minutes de concertation.
Et dans le
1er degré ?
Dans le 1er degré pas d’heures de pondération mais 18 demi-
journées consacrées à la concertation, aux réunions avec les parents,
au travail en équipe, d'après les textes. Ces demi-journées sont
censées être planifiées annuellement. Mais dans la réalité, leur
organisation, soumise à la disponibilité des moyens de remplacement
très peu nombreux, désorganise totalement les écoles. Elles sont
planifiées au dernier moment, sur des créneaux fantaisistes qui ne
permettent pas à l'intégralité des équipes de se concerter ensemble
puisqu'ils et elles ont des demi- journées de concertation différentes.
Par ailleurs, elles ne constituent absolument pas un allègement du
service parce qu’elles s’alternent et se cumulent sur des demi-
journées où les enseignant-e-s font classe. Cela les oblige, de fait, à
préparer l’intégralité de leur journée de cours pour assurer la
continuité des apprentissages, sans compter le nécessaire tuillage avec
le ou la collègue remplaçant-e.
La position de SUD éducation au sujet des pondération est limpide.
C’est celle-là que défendent les sections SUD dans les établissements
préfigurateurs REP + et qui peuvent être débattues en heure
d’informations syndicales, pour donner lieu à un positionnement
collectif face aux chefs d’établissement :
1. Le temps de décharge doit pouvoir
être librement utilisé : pour du travail en équipe, mais aussi pour
n’importe quelle autre tâche (relations avec les parents, avec les
autres services, etc...)
2. Les concertations ne doivent pas être
obligatoire ni comptabilisée (et donc pas de feuille d’émargement)
3. Si les équipes veulent profiter de ce
temps pour travailler ensemble, elles doivent pouvoir le faire sur des
thématiques librement choisies, par exemple pour élaborer des pratiques
pédagogiques alternatives
LES REVENDICATIONS DE SUD POUR L’ÉDUCATION
PRIORITAIRE
1 - Une baisse des seuils : la suppression des seuils est vécue
par tous les collègues comme une atteinte aux conditions de travail et
aux conditions d'enseignement. Défendre les seuils, c'est permettre aux
personnels dans des établissements de l’éducation prioritaire ou non de
maintenir la qualité de l’enseignement. SUD Éducation revendique 16
élèves dans toutes les classes de l’éducation prioritaire.
2 - Une baisse du temps de travail : la charge spécifique de
travail doit aussi être reconnue dans l’éducation prioritaire. Il en va
des conditions de travail des personnels. SUD Éducation revendique 1/9e
de minoration de services pour tous les personnels de l’éducation
prioritaire (enseignant-es, vie scolaire, agents...). Il s’agit d’une
décharge spécifique pour pénibilité qui s’ajoute à nos revendications
sur le temps de travail pour tou-te-s (14 heures devant élèves + 3
heures de travail en équipe dans le second degré, 18 heures devant
élèves + 6 heures de travail en équipe dans le premier degré)
3 - Un encadrement renforcé des élèves : il n'existe pas de
texte officiel sur cette question, ce qui donne lieu à des situations
extrêmement variées d'un établissement à l'autre, en fonction de
l’histoire des mobilisations locales. Il serait juste qu’une règle
collective s’applique et permette un suivi personnalisé de scolarité.
Dans l’éducation prioritaire, Sud Éducation revendique 1 CPE pour 4
classes, 1 AED pour 50 élèves (pour le 2nd degré).
4 - Des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED
complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq
classes (pour le 1er degré).
5 - Un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance
sociale, infirmerie, psychologue) : face aux difficultés
spécifiques des élè̀ves des é́tablissements de l’éducation prioritaire,
SUD éducation affirme la nécessité d'une infirmerie ouverte sur tout le
temps scolaire, la présence d'un médecin, d'un-e assistant-e social-e
et d'un-e psychologue dans tous les établissements.
6 - Des mesures permettant la stabilisation des équipes : les
établissements de l’éducation prioritaire connaissent une grande
instabilité des équipes éducatives qui ne permet pas la continuité
pédagogique et le suivi des élèves. SUD Éducation revendique la
formation et la titularisation de tou-te-s les contractuel-le-s ainsi
que le financement des études pour permettre aux jeunes de l’académie
d’accéder aux métiers de l’enseignement.
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- Journal éducation prioritaire _ décembre 2014