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- Journal Solidaires contre l’extrême droite
Le quatre pages
"L’extrême droite est un danger mortel... le FN est son venin" a été
tiré en imprimerie nationalement par l’Union syndicale Solidaires.
Destiné à être diffusé massivement, ce matériel est une contribution à
notre lutte quotidienne et sans concessions contre la progression de
l’extrême droite et de ses idées. Il est disponible auprès des
Solidaires locaux.
FN : menteurs de père en
fille La stratégie du vautour
Un vautour désigne non seulement un charognard mais aussi une personne
qui sait attendre que sa victime soit affaiblie et sans défense pour
pouvoir la dévorer
La situation sociale, économique et politique crée un très fort
sentiment d’exaspération parmi la population. Les inégalités sociales,
l’enrichissement d’une minorité tandis que la majorité est toujours
plus exploitée (chômage, précarité, revenus en baisse, droits remis en
cause, etc.), la casse des services publics, les « affaires » qui
touchent le monde politico-financier, l’inefficacité des réponses
politiques dans le cadre institutionnel, l’augmentation permanente des
impôts des ménages au lieu d’une urgente réforme fiscale, nourrissent
ce ras-le bol.
La politique menée par François Hollande ne répond pas à cette
situation. En renonçant à affronter réellement les pouvoirs de la
finance et en répondant aux exigences du patronat plutôt qu’aux
revendications du monde du travail, ce gouvernement, après bien
d’autres, nourrit aussi le discrédit du « politique ».
Le FN
profiteur du désespoir
Le Front national tente de récupérer cette colère à son profit. Marine
Le Pen a un objectif : la conquête du pouvoir. Pour cela, elle a adopté
une tactique de « dédiabolisation » du FN, pour à la fois, élargir son
électorat en visant les classes populaires et pouvoir siphonner une
partie des voix de l’UMP.
Elle n’hésite pas pour cela à tenir un discours « attrapetout »,
surfant sur toutes les colères de la période et laissant coexister au
sein de son parti des tenants de la vieille garde réactionnaire,
antisémite (incarnée par son père) et des tenants d’un discours plus «
moderne », plus « social » mais dont le fil rouge est celui du racisme
anti-immigré, anti-noir et anti-musulman…
Elle se présente comme la « candidate anti-système », en défense du
peuple, des « laissés-pour-compte » de la crise, mais le projet
politique qu’elle incarne est avant tout celui d’un nationalisme
exacerbé qui ne remet en cause ni le capitalisme, ni le libéralisme, ni
la course au profit, ni la concentration des richesses dans les mains
d’une minorité.
Le FN n’est pas l’ami des
salarié-es !
Les élus FN à l’Assemblée nationale ne portent en rien des propositions
en faveur des salarié-es : rien sur le SMIC, rien sur la défense des
retraites, rien sur l’éducation, rien sur la santé, rien sur une
fiscalité plus juste ! Les élus frontistes ont jugé bon de traiter en
priorité « le problème roumain » ou de cosigner une loi sur la
reconnaissance du « génocide vendéen ». Le député Collard a signé une
proposition de loi dont l’objectif est de « protéger l’économie, la
propriété privée et les épargnants et de garantir aux actionnaires une
gestion d’entreprise durable ».
Marine Le Pen est une fille de millionnaire et les dirigeants de son
parti sont majoritairement des patrons, des commerçants, des avocats
qui défendent prioritairement leurs intérêts.
Selon le FN, priorité au
capitalisme national
La mesure économique phare du FN est la sortie de l’euro pour protéger
les entreprises françaises.Cette mesure est illusoire : elle conduirait
inévitablement à une aggravation de la crise économique et à une
concurrence encore plus forte entre pays. Elle ne remet en cause ni les
puissances des multinationales (dont certains grands groupes français)
ni la logique des marchés financiers. Le FN fait lui aussi de la
maîtrise de la dette un impératif national : ce qui conduit à des
politiques d’austérité comme actuellement !
La vision d’un capitalisme régulé à la française est une illusion mais
tend à faire croire que patrons et ouvriers « français » auraient les
mêmes intérêts !
Les mesures proposées favorisent d’abord le patronat, puisqu’il propose
« d’alléger le coût du travail, sans pour autant grever le pouvoir
d’achat des ménages », en d’autres termes de baisser les cotisations
patronales…
Et si les « lois sur le temps de travail ne seront pas abolies », une «
renégociation sera autorisée à la condition qu’elle s’accompagne d’une
augmentation proportionnelle du salaire », cela revient à l’arnaque du
« travailler plus pour gagner plus »…
L’immigration, bouc-émissaire de
tous les maux
Pour le Front National, l’immigration serait la source de tous les maux
: délinquance, chômage, bas salaires, endettement de l’État… Son
discours, bâti sur des mensonges et des fantasmes, flatte les plus bas
instincts des Français. Il faut rappeler que la France est un pays qui
attire moins de migrants que d’autres en Europe : 150 000 chaque année
en France, 450 000 en Grande Bretagne, et 800 000 en Allemagne
(chiffres OCDE 2011). Avec l’instauration d’une « préférence ou
priorité nationale » en matière d’emplois, de logements et d’aides
sociales, le FN veut instaurer une ségrégation raciste contre les
travailleurs et travailleuses immigré-es qui participent largement à la
solidarité nationale à travers les cotisations sociales et les impôts.
Les immigré-es et les étranger-es sont aussi nos collègues, nos ami-es,
nos voisin-es, et ils ou elles sont indispensables aussi pour des pans
entiers de notre économie.
Le FN ne cesse dans ses discours de haine de vouloir nous diviser,
d’opposer les travailleur-euses français-es et immigré-es, les
salarié-es du public et du privé, les chômeur-euses contre les
salarié-es… épargnant les véritables coupables que sont les possédants.
Contre le racisme et la désignation de faux ennemis, Solidaires défend
au contraire la solidarité de classe entre les travailleurs et
travailleuses !
Les droits des femmes dévoyés
Le Front National a été obligé d’intégrer dans son discours le fait que
les femmes ont obtenu certains acquis sur lesquels il ne pouvait pas
revenir. Il se prétend même être le défenseur des femmes, en
instrumentalisant la laïcité pour mieux agiter le fantasme du péril
musulman ou celui de l’immigration.
Dans les rangs du FN, cohabitent aujourd’hui des « modernistes » avec
les tenants d’une vision réactionnaire de la place des femmes, qui
auraient avant tout vocation à être mères. On y retrouve les
militant-es « pro-life » qui manifestent contre les centres IVG, les
partisans du salaire maternel et ceux qui militent contre la
déconstruction des stéréotypes à l’école.
Si Marine Le Pen a évité trop de proximité avec les anti mariages pour
tous, bon nombre de ses adhérents-es étaient présents dans les
manifestations qui s’opposaient à l’égalité des droits entre
hétérosexuel-les et homosexuel- les. Ce qui fait le lien entre ces «
modernes » et ces « anciens », c’est cette obsession identitaire et
xénophobe : c’est avant tout la défense de la culture occidentale,
blanche et judéo-chrétienne qui aurait soidisant permis la laïcité et
l’égalité entre les femmes et les hommes, oubliant que les acquis des
femmes sont le fruit de luttes féministes que le FN a combattu !
Ne pas se tromper de colère
Pour Solidaires, le Front national n’est pas un parti comme un autre.
Il reste un parti fondamentalement d’extrême droite, raciste et
nationaliste. La base de sa politique reste la préférence nationale, la
division des travailleurs et des travailleuses, la promotion d’un
capitalisme national.
Nous réaffirmons, sans concession, notre antifascisme, parce qu’il est
partie intégrante de notre identité et de notre projet syndical :
celui-ci repose sur la défense et l’amélioration des droits individuels
et collectifs dans une perspective de transformation sociale.
Cette perspective et la défense de nos valeurs supposent la solidarité
entre tous les salarié-es, les chômeurs/euses, les retraité-es, la
solidarité internationale et le refus de toute forme de racisme, de
sexisme, d’homophobie. Face à l’extrême droite, on a besoin de luttes
sociales victorieuses !
Face à l’extrême droite,
on a besoin de luttes sociales victorieuses !
Face aux inégalités, aux injustices, à l’exploitation, aux exclusions,
au désastre écologique… nous avons raison de nous révolter. Mais ça ne
suffit pas : de nos révoltes, construisons un autre avenir !
Pour Solidaires, prise en charge des revendications immédiates,
construction d’alternatives à travers les luttes, rupture avec la
société actuelle et internationalisme sont complémentaires. C’est ainsi
que le syndicalisme redeviendra une force porteuse d’un projet de
société et renverra l’extrême droite dans les poubelles de l’histoire !
Soyons solidaires et
antifascistes : une campagne unitaire
Face à la montée de l’extrême droite et de ses idées, le syndicalisme
se doit d’être à l’offensive. Il doit démystifier les discours et
projets de l’extrême droite et montrer en quoi c’est un poison mortel
pour le travailleurs et travailleuses. Le lancement en janvier 2014
(avec une première initiative le 29 janvier) d’une campagne unitaire
contre l’extrême droite, ses idées, ses pratiques, par la CGT, FSU,
Solidaires avec les organisations étudiantes UNEF, UNL, FIDL, est une
initiative décisive pour le combat antifasciste.
Pour une offensive
solidaire et antifasciste
Marine Le Pen tente de donner une image modérée du Front national, mais
la réalité est tout autre.
Le FN reste au centre de la nébuleuse de l’extrême droite française et
de ses différentes composantes.
Il continue à entretenir des liens étroits avec une multitude de
groupes et personnalités qui ont en commun la haine de la démocratie et
une vision raciste de la société.
C’est ce qui le pousse à soutenir Dieudonné, qui entretient à dessein
la confusion entre le légitime et nécessaire antisionisme (le refus de
la politique menée par l’État d’Israël contre les Palestiniens) et
l’inadmissible antisémitisme (racisme anti-Juifs). La grande proximité
de ce dernier avec JM Le Pen, le FN, le fasciste Soral, le
négationniste Faurisson et les différents groupuscules d’extrême droite
(dont celui impliqué dans le meurtre de Clément Méric), le disqualifie
vis-à-vis de tous ceux et celles qui luttent contre toutes les formes
de racisme et notamment le racisme anti-musulmans.