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Les prochaines assemblées générales
Publication légale des comptes
Penser un monde sans oppressions
Pour lite l’analyse de la situation dans le 93 : http://www.sudeduccreteil.org/Budget-des-colleges-2015-dans-le.html
Sommaire :
p.1 Edito
p.2 Le budget, quelques principes généraux
p.3 Comment préparer le CA sur le budget ?
p.4 Qu’est-ce que la RCBC ?
p.5 Voter contre le budget, quelles conséquences ?
p.6 Vigilance, vigilance : quelques points à ne pas oublier
p.8 La présentation d’un budget type
p.10 Deux exemples de motions
p.11 Un tutoriel pour les élections professionnelles du 27 novembre au 4 décembre
Conformément à l’article 7 du décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique, le budget d’un établissement public local d‘enseignement est l’acte par lequel sont prévues et autorisées les dépenses et les recettes d’un exercice, c’est-à-dire d’une année civile.
Conformément aux dispositions de l’article R421-59 du Code de l’éducation : « Le projet de budget est préparé par le chef d’établissement ». Dans les faits, la préparation du budget est confiée à l’adjoint-gestionnaire sous l’autorité de l’ordonna-
teur.
Le calendrier d’adoption du budget
Art R 421-59 du Code de l’Education : « Le projet de budget est préparé par le chef d’établissement. Il doit être soumis au vote du conseil d’administration et adopté en équilibre réel dans le délai de trente jours suivant la notification de la participation de la collectivité territoriale de rattachement.
Il est transmis au représentant de l’État, à la collectivité de rattachement ainsi qu’à l’autorité académique dans les cinq jours suivant le vote.
Il devient exécutoire dans un délai de trente jours à compter de la dernière date de réception par les trois autorités men- tionnées ci-dessus, sauf si la collectivité de rattachement ou l’autorité académique a fait connaître son désaccord motivé sur le budget. Dans ce cas ou lorsque le budget n’est pas adopté dans les trente jours suivant la notification de la participation de la collectivité de rattachement, il est fait application de la procédure prévue aux e et f de l’article L. 421-11.
Le budget est transmis à l’agent comptable dès qu’il est adopté ou réglé. »
A retenir :
Les principes qui président à l’élaboration du budget par les gestionnaires
Le budget est la prévision des dépenses et des recettes d’un EPLE. On dit que le budget d’un EPLE doit être « sincère » et « équilibré ».
Les recette et les dépenses :
La quasi-totalité des recettes d’un EPLE sont des dotations :
1. Avant toute chose, il faut demander à avoir le budget avant la commission permanente (qui est n’est pas obligatoire concernant le budget : il faut néanmoins peser le plus possible afin qu’elle soit convoquée) afin de pouvoir l’étudier, le comparer à l’année précédente. Il faut aussi demander les documents qui expliquent les dotations de la collectivité pour les E.P.L.E., documents qui changent tous les ans et qui sous couvert de meilleure répartition, voire d’égalité, font souvent des coupes drastiques dans la dotation. Il faut aussi demander le compte financier et le montant actuel des fonds de roulement.
La commission permanente servira à savoir exactement à quoi correspondent toutes les lignes du budget, à dénoncer des différences importantes par rapport à ce qui a été acté les années précédentes. Souvent les baisses de budget sur les lignes pédagogiques sont dues à un budget qui n’a pas été dépensé l’année précédente (sans que la cause n’en ait été étudiée).
2. Suite à la commission permanente il apparaît nécessaire d’organiser une Assemblée générale des personnels pour faire le point sur le projet de budget. En complément, on peut organiser une réunion avec les autres élus de la liste afin de se diviser le travail, et de faire émerger les manques, les biais du budget.
3. Enfin, il y a souvent des besoins exprimés qui n’ont pas été budgétisés, il convient donc de les faire budgétiser par l’administration. Pour cela, il est judicieux d’aller en délégation voir le chef d’établissement quelques jours avant le CA pour lui faire part des manques en besoins de financement et éventuellement de lui donner des pistes (fond de roulement important, dotation supplémentaire à demander pour tel achat de matériels important...). Attention il ne s’agit pas de privilégier une discipline par rapport à une autre ou de favoriser tel ou tel projet mais d’augmenter globalement le budget du chapitre pédagogique.
4. Souvent ce n’est pas en CA mais avant le CA que les choses s’obtiennent pour des raisons de postures, de calendrier et de temps de réflexion.
Lors du CA, tou-te-s les élu-e-s peuvent demander une interruption de séance. Il est important sur le budget de discuter avec les parents notamment afin d’expliciter plus tranquillement les problématiques, de répondre aux questions qu’ils n’ont éventuellement pas osé poser et d’exprimer les intentions de vote et les conséquences réelles (souvent diabolisées par l’administration) d’un vote contre.
Outre le vote, lors du CA, les élus peuvent interpeller le-la représentant-e de la collectivité territoriale, faire un courrier à son président, faire une motion.
PLUSIEURS STRATÉGIES SONT POSSIBLES :
Depuis 2012, il y a eu un changement majeur dans la façon de présenter un budget et de gérer un EPLE. Il s’agit du décret n° 2012-1193 du 26 octobre 2012, instaurant la Réforme du cadre budgétaire et comptable.
La récente RCBC des EPLE introduit de profondes modifications dans l’organisation et la présentation des budgets des collèges et lycées. Cette réforme entre dans le cadre de l’application de la LOLF (Loi organique relative aux lois de finances) et dans la droite ligne de la RGPP (Révision générale des politiques publiques), et s’inspire largement de la comptabilité d’entreprise.
Contrairement à l’affichage qui peut être fait, il ne s’agit pas d’une simple réforme administrative destinée à simplifier la lecture des comptes des établissements scolaires. Celle-ci est au moins aussi complexe qu’auparavant. Non, la RCBC entre dans le cadre de l’évolution du service public voulu par les gouvernements successifs : exigence de rentabilité, coupes budgétaires, logiques comptables issues du privé.
Il s’agit de mettre les budgets des établissements en conformité avec la LOLF (Loi Organique relative aux Lois de Finances) qui a pour principe, dans un contexte de réduction des dépenses publiques, de conditionner les dépenses à la définition d’objectifs et à l’évaluation des résultats. L’objectif du décret de 2012 sur la RCBC est clair : Le budget « doit dorénavant être élaboré en tenant compte du projet d’établissement, du contrat d’objectifs conclu avec l’autorité académique ainsi que des orientations et objectifs fixés par la collectivité territoriale ». Cette réforme, présentée comme insignifiante pour les personnels et les usagers, est donc le cheval de Troie de la « contractualisation des établissements », c’est-à-dire de la mise en place dans l’Éducation nationale d’une politique « d’objectifs de performance » et d’un pilotage par les résultats. De là à voir naître un classement des établissements plus ou moins « rentables », il n’y a qu’un pas.
Cette réforme poursuit la mise en place de l’autonomie des établissements. Les chefs d’établissement auront la liberté de créer des services spéciaux (après délibération en CA). Une grande partie de la nomenclature est propre à l’établissement. En somme, les repères de lecture seront éclatés et la comparaison des ventilations de budget entre établissements sera difficile. Nous le savons, derrière l’autonomie des établissements se trouve surtout le renforcement du pouvoir hiérarchique du chef d’établissement, et l’objectif de mise en concurrence des établissements entre eux, évaluation puis classement selon des résultats plus ou moins objectifs.
Il "redéfinit les prérogatives du chef d’établissement qui peut désormais transiger après avoir recueilli l’autorisation du conseil d’administration. Il peut également obtenir du conseil d’administration l’autorisation par délégation de conclure les marchés dont l’incidence financière est
Sous prétexte de modernisation, cette réforme introduit également un nouveau système informatique permettant le contrôle constant et en direct du budget par le Rectorat et les collectivités territoriales – c’est le « reporting », technique utilisée dans la comptabilité d’entreprise. Avec cette nouveauté, associée à la possibilité par les CT de créer et libeller des lignes budgétaires ainsi qu’à l’obligation de faire élaborer les budgets selon les orientations des CT, on voit que cette réforme permet aux régions et conseils généraux de faire valoir leurs objectifs et d’influer sur l’activité pédagogique de l’établissement (un pas de plus vers la décentralisation).
La RCBC introduit un changement d’esprit du budget où les dépenses ne sont pas jugées en fonction de leur nature mais de leur objectif et où l’équilibre budgétaire ne se calcule pas comme « recettes moins dépenses » mais où l’on calcule la CAF (capacité d’autofinancement) ou l’IAF (Insuffisance de la capacité d’autofinancement). Ici aussi, on comprend que cette nouvelle logique budgétaire est directement inspirée de la comptabilité d’entreprise.
A ceci s’ajoute enfin l’obligation de présenter pour information au CA, en même temps que le budget, l’état de la masse salariale de TOUS les personnels de l’établissement. On voit mal l’intérêt de cette obligation, si ce n’est pour rappeler une fois de plus le "coût" que représentent les agents.
On le voit, cette réforme nous éloigne un peu plus d’une conception des services publics qui garantit l’égalité sur le territoire national, pour s’approcher du modèle anglo-saxon où les établissements en concurrence entre eux sont pilotés par les résultats comme des filiales d’une entreprise privée.
Les représentant-e-s des personnels sont souvent mis sous pression au moment du vote du budget. Les chef-fes d’établissement laissent souvent entendre qu’en cas de rejet du budget par le CA, l’établissement ne pourra plus fonctionner, faute de crédit. Or, non seulement c’est totalement faux, mais en plus cela permet de gagner du temps pour chercher une rallonge auprès des collectivités de rattachement. En cas de désaccord face aux choix budgétaires de la collectivité ou de l’établissement, il ne faut donc pas se laisser impressionner.
D’abord, le budget ne devient exécutoire que 30 jours après transmission des actes du CA aux autorités. Le budget ne revient pas devant le CA, mais ce mois laisse une fenêtre pour mettre la pression à la collectivité, transmettre des motions, faire des délégations, mobiliser les parents d’élèves... en espérant une rallonge.
D’autre part, il faut savoir qu’en cas de rejet du budget par le CA, c’est à la charge de la collectivité et du rectorat de se mettre d’accord pour élaborer un nouveau budget. En cas d’impossibilité, la chambre régionale des comptes est consultée par l’Etat, qui finit par trancher. On peut donc estimer que si notre rôle d’élu-e-s est bafoué par des choix budgétaires inacceptables, alors que l’administration prenne ses responsabilités ! Quoi qu’il arrive, l’EPLE dispose donc d’un budget au plus tard deux mois après le CA, qui aura échappé à tout contrôle démocratique.
Enfin, en attendant qu’une solution soit trouvée au terme de ces trente jours (ou deux mois tout au plus), des mesures conservatoires permettent toujours, en pratique, à l’agent comptable de faire face aux dépenses, à hauteur d’1/12e de la dotation de fonctionnement de la collectivité.
Délégations : ne pas laisser tous pouvoirs aux chefs
L’an dernier lors du passage à la RCBC chaque établissement a voté une délégation aux chefs d’établissement, sur la base du décret de 2012 : « (le chef d’établissement) peut également obtenir du conseil d’administration l’autorisation par délégation de conclure les marchés dont l’incidence financière est annuelle. Cette délégation permet, sauf encadrement spécifique, au chef d’établissement de signer toute commande dans les limites suivantes :
Une fois que le budget est devenu exécutoire : DBM et virements
Une fois que le budget est devenu exécutoire, c’est-à-dire 30 jours après que les actes du CA aient été transmis aux autorités, le budget peut encore être modifié. Certaines modifications sont soumises à la délibération du CA (la majorité des Décisions budgétaires modificatrices, ou DBM), mais d’autres sont à la discrétion du chef d’établissement. Comment s’y retrouver ?
Amortissements : toujours exiger une dotation
L’amortissement est la constatation comptable de l’amoindrissement de la valeur d’un élément d’actif sur son probable duré de vie. Les conséquences de l’obligation de comptabiliser l’amortissement dans le budget peuvent être importantes lorsqu’un bien de plus de 800 euros HT est acheté par l’établissement sur fonds propres (fonds de roulement).
Pour comprendre l’enjeu que peut représenter le choix de l’établissement concernant l’amortissement, prenons un exemple : un établissement doit acheter rapidement une machine-outil d’une valeur de 20 000 euros HT qui a une durée de vie d’environ 10 ans. L’autre machine ne marche plus et est irréparable.
Plusieurs solutions se présentent :
Dans cet exemple nous voyons bien que l’impact de l’achat d’une simple machine est différent suivant la façon dont elle est acheté. Dans le cadre du CA Il faudra toujours argumenter que pour tout achat de gros matériel peu ou pas prévisible, l’agent comptable fasse une demande de dotation. En somme : il faudra privilégier la solution b ; dans le cas ou celle-ci est refusé il faudra argumenter en faveur de la solution c ; mais en aucun cas il faudra voter la solution a !
Restauration : rester vigilants sur les tarifs pratiqués
Suite au transfert de compétences « restauration » en 2004, c’est aux collectivités teritoriales de rattachement de fixés le cout des repas. Même si le prix ne peut être supérieur au prix de revient (matières premières+ cout inhérent à la fabrication et à la distribution du produit finale), les collectivités en période de crise ont tendance à augmenter de façon parfois irraisonnée le coût de repas pour les élèves et les personnels. On peut donner pour exemple le doublement du prix du repas pour les collégiens de Seine-st Denis en 2013. Il faut absolument combattre ce phénomène auc côtés des parents d’élèves afin de trouvé un rapport de force conséquent qui puisse faire bouger les choses.
(Voir la pièce jointe ci-contre)
(Voir les explications sur la nouvelle nomenclature comptable également ci-contre)
Les représentant-e-s au Conseil d’administration ont le droit de déposer des motions sur la base de l’article R 421-23 du Code de l’éducation, qui dit explicitement que « le Conseil d’administration peut, à son initiative, adopter tous voeux sur les questions intéressant la vie de l’établissement ». Il ne faut pas s’en priver : cela permet, notamment, de susciter une discussion argumentée avec les collègues et les parents élèves, même s’il ne faut pas se faire d’illusion sur son impact. Voici deux motions votées en 2013 dans un collège du département.
Exemple n°1 - dotation de fonctionnement
Les membres du Conseil d’Administration du collège République réunis le 3 décembre 2013 dénoncent une fois de plus la dotation de fonctionnement allouée au collège République en particulier et aux collèges de Seine St Denis en général. En tant qu’élus et en tant qu’ « interlocuteur[s] essentiel[s] du Conseil Général », nous attendions avec impatience notre dotation initiale de fonctionnement pour 2014. Nous avions espéré que nos remontées écrites par rapport aux difficultés budgétaires de notre collège et aux différentes baisses consécutives de notre dotation ces dernières années allaient être prises en compte.
Hélas, rien n’a été pris en compte. Pire encore, le Conseil Général, non seulement reste sourd aux demandes du terrain, mais de plus devient invisible. Il ne répond plus aux courriers - nos trois derniers courriers sont restés lettre morte - et a priori refuse tout rendez-vous avec les élus.
En effet, cette année la dotation parait stable au premier abord dans notre collège. Mais c’est sans compter les erreurs d’effectifs puisque la dotation a été faite pour 578 élèves alors que nous en avons 595 officiellement et un peu plus réellement. Cette erreur devrait être réparée en 2015, or c’est en 2014 que nous avons besoin de cette dotation pour nos élèves. De plus, le Conseil Général nous retire pour cette année 1 395 euros pour une erreur d’estimation sur les chiffres officiels de la rentrée de l’an dernier. Chiffres officiels qui sont encore une fois différents des chiffres réels.
Nous apprenons aussi que la dotation complémentaire sera inexistante, car elle servira à financer la dotation des nouveaux collèges. Il parait évident que si il doit y avoir la budgétisation de la dotation de nouveaux collèges sur la dotation complémentaire, il aurait fallu abonder en financement supplémentaire la dotation complémentaire plutôt que d’asphyxier budgétairement les 120 collèges du département. Le Conseil Général ne devrait-il pas gérer son budget en bon père de famille ?
Le choix du département a été de revaloriser la part établissement, en ce qui nous concerne de 7 146 euros à 12 000 euros. En contrepartie, il diminue la part élève de 1.55 euros et intègre les 5 euros par élève pour l’aide aux projets pédagogiques. Ce qui fait pour notre collège une augmentation de 400 euros. Mais il faut encore soustraire la suppression des dispositifs spécifiques : coefficient appliqué à la part de base pour les élèves de SEGPA., les modules relais, le regroupement aide et soutien nous concernant, il en est de même pour la DP6h, les 3ème d’alternance et les ULIS. dans d’autres collèges ainsi que le soutien aux classes CLA. et NSA classes relais. Enfin, la diminution des crédits ZEP. qui passent de 9 147 euros à 7 000 euros pour notre collège.
Concernant les autres services, nous apprenons la suppression de 15% des dépenses de gaz au titre de la mutualisation des achats, la suppression du financement de l’entretien des espaces extérieurs et le maintien du financement des personnels de cuisine par les parents d’élèves eux-mêmes à hauteur de 30% de nos recettes. Nous avions à ce propos rédigé motion et lettre l’an dernier comme de nombreux collèges. Cela n’a eu visiblement aucun effet.
Le Conseil Général continue ses économies à court terme puisque, après avoir puisé dans les fonds de réserve des établissements, il diminue les seuils de fonds de roulement du service de restauration de 50% à 7% des charges nettes du service spécial S.R.H.
Nous avons aussi appris la volonté du Conseil Général de fermer notre cuisine centrale dès septembre 2014 avec bien entendu la suppression du personnel qui va avec. Cela est inadmissible.
Nous voyons très clairement que la pédagogie n’est pas d’une importance capitale, qu’un établissement ECLAIR dans la 3ème ville la plus pauvre de France n’est absolument pas une priorité pour le Conseil Général et qu’au delà des choix budgétaires, ce sont des choix politiques qui transparaissent : "donner moins à ceux qui sont en grandes difficultés". Cela n’augure rien de bon pour les négociations sur l’éducation prioritaire qui ont lieu actuellement et plus généralement pour tous les habitants du département de la Seine Saint Denis dans son ensemble.
Exemple n°2 - financements privés
Nous, représentants des personnels enseignants du collège République de Bobigny, réunis en conseil d’administration le 12/11/ 2013, dénonçons le financement des voyages scolaires par la fondation BNP à travers son accord avec le département.
Le département de la Seine-St-Denis a toujours fait en sorte jusqu’à il y a quelques années, malgré les difficultés financières, de développer le service public de l’éducation sans le recours à des fonds privés dans le respect de l’éthique et des principes républicains.
Le 14 décembre 2009, avec la signature du programme "odyssée jeunes", le Conseil Général avait inauguré le financement des voyages scolaires par la Fondation BNP Paribas.
Le Président du Conseil général s’était félicité d’avoir conclu un "véritable pacte éducatif.... preuve d’un service public moderne et conquérant" avec pour "formule gagnante : l’argent du privé et la vision du politique".
Nous avons condamné cette nouvelle orientation dès 2010 contraire à l’éthique et aux finalités de notre enseignement que nous ne voulions pas soumettre aux contraintes et au soit-disant réalisme économique du moment mais bien au contraire porteur de savoirs et facteur d’éveil des esprits.
Dans ces conditions nous avions été alarmés en lisant la page de présentation "Odyssée jeunes" du site BNP Paribas : "L’éducation est un enjeu majeur pour une société, un moteur de développement humain et un facteur de croissance économique." et avions été très préoccupés par la proposition d’"un support pédagogique aux porteurs de projets".
Bien que conscients du désengagement de l’Etat et des difficultés des collectivités territoriales, nous n’avions pas cautionné l’acceptation de cet état de fait par le recours aux fonds privés et aux partenariats public-privé (PPP), dont l’utilisation pourra avoir pour conséquence d’augmenter drastiquement l’endettement du conseil général, ainsi que les impôts du département qui ont d’ailleurs déjà augmenté de plus de 20% en trois ans mais aussi la mise sous tutelle privée d’une partie des bâtiments du département.
Nous avons déploré que depuis 2008 de nombreuses aides ont été supprimées : les ordinateurs pour les collégiens de 6ème, réduction de 50% des tarifs des transports pour l’ensemble des jeunes du département, la suppression de 150 millions d’euros de subvention en partie à la culture, au sport et à la jeunesse sur 5 ans et plus récemment la fin des subventions pour le service de restauration remplacé par un financements des cantines par les parents eux même.
En juin 2013, nous apprenions que le conseil général venait de signer une convention de partenariat avec la BNP, afin de proposer aux collégiens des stages dans ses agences bancaires afin de repérer les meilleurs éléments. Nous apprenons en outre que la BNP. projette l’année prochaine de s’occuper aussi des professeurs qui ont en charge la découverte professionnelle avec des rencontres avec des directions des ressources humaines.
De plus nous apprenons que le conseil général vient de signer un partenariat avec l’institut Télémaque qui propose de subventionner les établissements à hauteur de 1500 euros par jeune méritant et de milieu modeste en contre partie d’un tutorat avec un parrain qui vient du monde de l’entreprise (AXA, HSBC, Cap Gemini, Canal +....)
Nous pouvons aussi parler de la fondation TF1, qui va selon leur site internet : "former les jeunes du 93" en proposant des stages et du tutorat, ou encore de la nouvelle convention avec Total qui va financer en partie la reforme des rythmes scolaires, en choisissant les associations qui devront rentrer dans les écoles et en recrutant les emplois d’avenir dont les écoles ont besoin.
Nous demandons à l’Etat :