CP délégation 93 au ministère du 24/3
Article publié le 30 mars 2015
- CP délégation ministère
Malgré les revendications urgentes
des enseignants et des parents, le ministère ne fait que resservir ses
annonces en trompe l’oeil Mardi 24 mars, des enseignants et des parents
d'une trentaine d'établissements scolaires de Seine-Saint-Denis ont
manifesté en direction du ministère de l’Éducation Nationale.
Une
délégation de 16 représentants locaux, unissant des parents et des
personnels issus de 7 villes où des mobilisations ont cours, a été
brièvement reçue par un des 20 conseillers du cabinet de Najat
Valaud-Belkacem, M. Éric Tournier, conseiller en charge du premier
degré, de l'éducation prioritaire et des relations avec les inspecteurs
d'académie-directeurs académiques des services de l'éducation
nationale. Les délégués se sont faits les porte-paroles de la
situation alarmante de l'éducation dans les écoles, les collèges, les
lycées et les lycées professionnels du département. Leur constat : avec
les choix du gouvernement, l’école n’est toujours pas en mesure de
compenser les inégalités et, au contraire, elle les aggrave. Non
seulement les mesures annoncées sont insuffisantes, mais en plus, elles
restent au stade d’annonces car privées des moyens humains
correspondants. Au moment où le rôle fondamental de l’école est rappelé
par tous, l’écart entre les discours et la réalité devient
insupportable.
Dans le premier degré, après une année 2014
déjà difficile, pour la rentrée 2015 ce sont 1 683 postes qu’il
faudrait créer pour avoir les moyens humains de réaliser les mesures de
la réforme de l’Éducation prioritaire voulue par la Ministre.
Malgré les « 9 mesures exceptionnelles pour la Seine-Saint-Denis »,
seuls 240 postes supplémentaires sont prévus dans le département. Rien
que les ouvertures de classes pour suivre l'évolution démographique en
respectant les seuils d'élèves par classe nécessitent d'ouvrir 340
classes. Par son conseiller, le ministère n'a pas contesté ces
chiffres, se contentant de renvoyer… aux mesures déjà annoncées.
Un comble assez
culotté puisque la délégation venait justement dénoncer l'aberration
d'annoncer des semblants d’améliorations tout en sachant que les
besoins en personnels ne sont pas budgétisés.
Les moyens horaires alloués aux collèges ou
lycées sont eux aussi en diminution dès que l'on tient compte du nombre
d'élèves. Des horaires d'enseignement, des dispositifs d'aide,
des options disparaissent. Dans les collèges, l'enveloppe horaire
allouée aux enseignements est en baisse quel que soit les labels : REP,
REP+ ou de « droit commun » pour reprendre l'expression du ministère.
Dans le même temps, les effectifs et le nombre moyen d'élèves par
classe continuent à augmenter. La sous-estimation systématique des
effectifs prévus est devenue une méthode de
gestion qui génère beaucoup d’instabilité et d’incertitude mais qui
permet d’économiser quelques postes.
Les lycées professionnels,
eux, restent exclus de l'éducation prioritaire et connaissent
des dysfonctionnements majeurs. La construction et l’entretien ont
accumulé un retard indécent. Ainsi le lycée professionnel Cachin à St
Ouen accueille environ 1100 élèves pour un établissement avec une
capacité de 800, et avec une telle vétusté que l'électricité est restée
coupée une semaine au mois de mars.
Depuis 2012, une large majorité
d’établissements ont vu leurs moyens continuer à baisser. Pour retrouver le taux
d'encadrement du début des années 2001-2002, la délégation a défendu un
réel plan de rattrapage et de développement de l'éducation en
Seine-Saint-Denis, à financer sans délai par un collectif budgétaire.
Pour répondre aux besoins, il faut créer 2600 postes supplémentaires
dans le 2nd degrés et 1683 dans le 1er degré.
En réponse aux témoignages des
parents, en réponse aux démonstrations que les chiffres donnés par le
ministère lui-même sont mensongers : nous n’avons pas eu de réponse.
Car nos demandes n’ont même pas vraiment été étudiées ou prises en
compte. C’est une fin de non-recevoir
qui a été exprimée. Pour le conseiller de la ministre, le
budget alloué a été voté au Parlement, le ministère l’a réparti. Pour
lui, les reformes sont bonnes et sont une réponse définitive. Il a par
ailleurs glissé que les mesures prises pour la Seine-Saint-Denis
étaient déjà exceptionnelles. Le ministère a été informé. Il persiste
et signe dans son mépris de la réalité. Les représentants ont été
unanimes pour déclarer que tous ceux qui réclament seulement les mêmes
chances, pour tous les enfants, n’en resteront pas là. On ne laissera
pas piétiner l'avenir de nos enfants et de nos élèves !
Les
parents et les personnels reçus le 24 mars au Ministère de l’Éducation
nationale