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Publication légale des comptes
Penser un monde sans oppressions
Pour un plan d’urgence !
De nombreuses luttes ont rythmé cette année scolaire 2014-2015 en Seine-Saint-Denis. Elles se sont largement articulées, que ce soit dans le premier ou le second degré, autour des revendications de moyens pour l’éducation, que ce soit dans le premier ou le second degré, et autour de la question de l’éducation prioritaire. Ces
luttes ont largement été impulsé-e-s et animé-e-s par les personnels et parents d’élèves en lutte, parfois très bien coordonnées autour de quelques villes (Saint-Denis, Aubervilliers, Bobigny en particulier). Ce journal, s’il ne peut recenser toutes les actions qui ont eu lieu cette année dans le département, vise à en dresser un
bilan et des perspectives. SUD Éducation soutient activement toutes ces luttes et revendique un plan d’urgence pour la Seine-Saint-Denis.
Les raisons de la colère
La Seine-Saint-Denis est le département le plus jeune de France, avec le plus fort taux de jeunes au chômage, avec le plus d’habitants vivants sous le seuil de pauvreté. Rappelons la situation de l’Éducation dans ce département. Les chiffres officiels parlent d’euxmêmes : dans les écoles, les collèges et les lycées nous sommes revenus à des moyens inférieurs à ceux de 1998, avant les mouvements de grève qui avaient abouti à la création notamment de 3000 postes d’enseignant-e-s sur le département et à l’élargissement de la carte de l’éducation prioritaire.
Quelle rentrée pour les collèges ?
Et dans les lycées ?
Les effectifs continuent d’augmenter avec des effectifs par classe en seconde ou dans le cycle terminal le plus souvent entre 30 et 35 élèves et plus de 3000 élèves supplémentaires prévus dans les lycées de l’académie l’an prochain . En parallèle les créations de postes d’enseignant-e-s, de vie scolaire restent très insuffisantes malgré le recours à de nombreux stagiaires, contractuel-le-s et à des heures sup toujours à plus de 12% des DHG. Ces créations de postes insuffisantes pour répondre à la hausse démographique ont pour conséquence logique la diminution du nombre d’heure par élève dans les prévisions du rectorat, et donc la dégradation inévitable des conditions d’apprentissage, dont la qualité actuelle est déjà bien insuffisante. Notre département souffre d’un manque criant de lycées : chaque année il faut ouvrir en juin des classes de seconde générale supplémentaires, cette année parfois délocalisée dans des LP, faute de place ! La réforme du lycée de la droite, maintenue par Peillon et Najat Vallaud Belckacem, continue de faire des dégâts : sous couvert d’autonomie c’est l’invitation à la lutte de tou-te-s contre tou-te-s pour obtenir des heures à effectifs réduits. Bien sur le lycée reste aussi inégalitaire avec un Accompagnement personnalisé (AP) qui n’en a que le nom malgré certains efforts d’équipes et une hiérachisation des séries confortée.
Globalement dans le secondaire (collèges et lycées)
2 postes d’assistant-e-s social-e-s et 1 poste d’infirmier-e sont créés pour l’ensemble des collèges et lycées du département alors qu’il y a 5 collèges supplémentaires et qu’une politique de l’éducation prioritaire devrait être mise en place. Des agente-s ATTEE et les agent-e-s des régions sont de moins en moins nombreux-ses et non remplacé-es. Des conditions de travail dégradées pour les enseignant-e-s dues à la mise en place du décret du 20 août 2014 (nouvelles Obligations Réglementaires de service (O.R.S) et des Indemnités pour Missions Particulières (I.M.P.).
Dans le primaire ce n’est pas mieux !
Une généralisation désastreuse de la très contestée « réforme des rythmes scolaires » qui n’a en rien amélioré les conditions d’apprentissage des élèves, a dégradé les conditions de travail des enseignant-e-s et généralisé les inégalités territoriales. Entre 2012 et 2014, le solde de postes créés dans le 1er degré dans le 93 est négatif : - 101 postes au regard de l’augmentation des effectifs. Il manque, pour la rentrée 2015, 1683 postes, uniquement pour mettre en place la réforme de l’éducation prioritaire qui a été annoncée sur le papier (maîtres-ses supplémentaires (PDMQDC), TPS (Toute petite section), Formation), pour le maintien des seuils, pour financer les décharges de direction, ainsi que pour la remise en place des RASED et des moyens de remplacement (ZIL). Explosion du nombre de contractuel-les : plus de 10 % dans une ville comme St-Denis. Un manque d’écoles dans de nombreuses villes du département qui est la conséquence de fait d’école surchargées voire de l’augmentation du nombre d’élèves par classe.
De belles paroles gouvernementales
Et dans le même temps, le gouvernement persiste dans la voie de l’austérité généralisée, avec le pacte de responsabilité et la loi Macron...
Si même lui le dit...
M. Delahaye ancien directeur de l’enseignement scolaire, bras droit de Vincent Peillon, dont il a mis en œuvre la loi de refondation de l’école, a dit le 30 mai à Montreuil en parlant du système éducatif qu’il a dirigé : « Le système ne bougera pas si vous ne mettez pas les pieds dans le plat ».
Il est regrettable qu’il n’ait pas pensé à changer le système lorsqu’il était aux commandes.
Chronologie d’une année de luttes dans le 93
Les mobilisations du 1er degré en tout début d’année à l’initiative des parents d’élèves ont amené la ministre à dévoiler le 19 novembre, 9 mesures « chocs » pour la Seine-Saint-Denis.
L’annonce de la carte des REP et des REP+ en Seine Saint Denis provoque en novembre et en décembre une grande vague d’indignation et de mouvements. Plusieurs collèges et villes de Seine-Saint-Denis se mobilisent : Aulnay sous-bois (Victor Hugo, Christine de Pisan et Gérard Philippe), Montreuil (Paul Eluard et Politzer), Neuilly sur Marne (Collège Balzac), Romainville (Courbet) et Stains (Barbara) suivis par les écoles notamment celles de St Denis. Plusieurs dates de mobilisation ont largement mobilisé, en particulier le 9 décembre, puis le 16 et le 17 décembre. Des blocages se sont organisés dans les établissements où parents et enseignant-es ont été réunis pour défendre une école de qualité. Le collège Courbet de Romainville ainsi que deux écoles de Saint-Denis ont obtenu une modification de classement.
Actions nationales, académiques ou départementales :
Actions locales de villes, départementales, portées par les AG de ville parents/enseignant-e-s
Les établissements en lutte et les AG de ville ont porté dans ces mouvements des revendications chiffrées locales mais aussi départementales sur le nombre d’élèves par classe, sur le recrutement d’agent-e-s, de personnel médico-social, de vie scolaire... Pour que le ministère cesse définitivement cette politique comptable et gestionnaire, inféodée à une logique budgétaire d’austérité, seule la lutte peut nous permettre de gagner. Ainsi :
L’AG de Saint-Denis pose la question d’une mobilisation dès la rentrée par des AG et des grèves. SUD Éducation Créteil soutient cette perspective et interpellera l’intersyndicale à ce propos.
SUD Éducation appelle les collègues à prévoir des AG dès la prérentrée ou la rentrée et déposerons un préavis de grève pour la période.