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Balance ton proviseur
Article publié le 28 septembre 2020

Ce débat revient périodiquement à la surface de l’actualité, brassé avec délectation par les médias qui savent que ça fait vendre, et agité par des politiques qui espèrent détourner l’attention des maux profonds de la société, de notre école et qui espèrent faire oublier leur gestion désastreuse de la chose publique.

Dans un lycée du sud Seine et Marne, il y a quelques jours, un proviseur envoyait ce mot aux parents de ses élèves :
... « Attention aussi aux tenues, je sais qu’il fait chaud, mais trop de filles portes(sic) des tenues beaucoup trop légères, laissant entrevoir des décolletés très avantageux, et comme les garçons du lycée ont de très bons yeux, je ne veux pas d’incident à l’intérieur de mon lycée. Donc merci de dire à vos filles de porter des tenues décentes à l’intérieur de l’établissement. »

NON ! Le problème n’est pas la tenue des filles, ni le corps des filles, mais bien l’éducation des garçons !
Et lorsqu’on est adulte, éducateur, professeur, proviseur, il faut surtout arrêter de légitimer les gestes déplacés, voire violents des garçons par la tenue prétendument légère des filles. Ça n’est pas aux filles de cacher leur corps, mais bien aux garçons d’apprendre à ne pas regarder les filles comme des objets sexualisés !

La tenue vestimentaire est un vrai sujet de société, qui fait partie de l’éducation, et c’est dans un débat apaisé, respectueux et éducatif qu’il faut en parler. Pas pour criminaliser et culpabiliser les filles, ni pour faire le buzz.
A Provins, le maire a voulu imposer l’uniforme aux élèves. Heureusement, un an après, c’est un échec cuisant. Une autre voie est possible dans l’école de la République.

Ne nous y trompons pas, le vrai sujet auquel le ministre ne pourra pas échapper, c’est bien les conditions indignes de cette rentrée, tant sur le plan pédagogique que sur le plan sanitaire !