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- Déclaration syndicale unitaire en audience le 7 mai sur les rythmes
2014-05-07_CR-audience-Proult
Compte-rendu intersyndicale SNUIpp – SNUDI FO – SUD Education
Audience en mairie le 7 mai :
rythmes scolaires
L’adjoint au maire en charge de
l’Education, monsieur David Proult, a demandé à rencontrer les
syndicats des enseignants SNUipp – SNUDI FO – SUD Education pour :
« entendre à nouveau les syndicats sur la question des rythmes et
notamment au sujet des nouveaux décrets ». Tout en indiquant que
« la ville n'a pas de position actée ; les services étudient
une des dérogations autorisées par le décret Hamon. »
Les
syndicats ont réaffirmé leur position unitaire claire, à savoir la non
application de la réforme des rythmes scolaires à la rentrée prochaine,
et l’exigence de suspension de la réforme auprès du ministre. La
déclaration
commune en lien a été lue.
D. Proult indique qu’il
partage une grande partie de notre analyse mais a une appréciation
différente sur certains aspects. Il rappelle que le DASEN pourra (s’il
en a la consigne par le ministre – a-t-il tout de même précisé en CDEN)
imposer les horaires suivants : 8h30-11h30 / 13h30-15h45 +
mercredi matin (à savoir l’organisation déjà retenue par la mairie de
Saint-Denis).
Les syndicats précisent que :
l'espoir de voir une amélioration de l'école est biaisée par la réforme
des rythmes scolaires. Il y'a une perte d’énergie incroyable depuis un
an et demi (l'annonce du décret "rythmes scolaires" date de janvier
2013) alors que la réflexion aurait du depuis 2 ans se centrer sur
l’école (formation, programmes, Rased…). Ils rappellent que le Dasen
obligerait la mairie à faire ce qui est déjà organisé. La mairie ne
prendrait donc pas de risque.
La priorité ce n’est pas
les rythmes scolaires, la priorité c’est les remplacements, les rased,
l’échec scolaire… Les rythmes doivent être repensés et
réfléchis certes mais pas dans ces conditions… cette réforme ne sera
pas une réforme portée. Aujourd’hui il est davantage question d’un
éclatement national !
La bagarre, à Saint-Denis est significative, cette réforme fait l'objet
d’un énorme rejet, la mobilisation est forte. Le premier bilan des
villes (notamment celles du 93) qui ont appliqué le décret est sans
appel, l’intersyndicale demande à la mairie de participer à cette
bataille. La rentrée s'annonce en outre catastrophique accentuée
par ailleurs par les problèmes de moyens (carte scolaire).
Même si la réforme est imposée, rien n’empêchera les parents-es et les
enseignants-es de se mobiliser. La mairie peut elle aussi combattre
cette réforme.
La lettre
de monsieur Paillard dénonce l’application de cette réforme. Refuser
d’appliquer serait une décision cohérente avec cette lettre.
L’intersyndicale demande à la mairie de se positionner et de
refuser d’appliquer la réforme par le biais d’un conseil municipal qui
actera cette non application. Les organisations syndicatles des
personnels communaux ont rejeté cette réforme (le prochain conseil
municipal a lieu le 22 mai. Nous y demandons un positionnement de la
mairie sur la non-application).
Le décret Hamon creuse le
phénomène de territorialisation que nous dénonçons tous. La
mairie doit affirmer une position politique, elle ne peut pas se
contenter d’organiser les nouveaux rythmes.
D.Proult précise qu’il a délégation du maire
pour discuter de l’application et précise que dans le cas où un vœu au
conseil municipal serait présenté dans le sens de la non application,
il votera contre. Si la municipalité refuse
l’application de la réforme et se laisse imposer les nouveaux horaires,
il serait dans l’impossibilité d’organiser les noveaux horaires des
agents communaux ; de ce fait, pendant la tranche horaire
15h45-16h30, les enfants ne seraient pas pris en charge).
Les syndicats demandent maintenant à
être reçus par le maire ! Nous constatons aussi que même
pour David Proult, un vœu allant dans le sens de notre revendication
peut être soumis au conseil municipal du 22 mai.
David Proult présente ensuite
les résultats de la réflexion engagée par la mairie concernant une
éventuelle application correspondant au projet de décret Hamon :
- Si la mairie libère un après-midi (regroupement des 3/4h des 4
après-midi –payant dans les propositions municipales de l’année
dernière-en un seul après-midi de 3 heures), il est question de mettre
en place une prise en charge collective payante ou non payante sur
un après midi. Si l’option de la gratuité est prise, la mairie
aura à charge « l’accueil collectif » (et non accueil de
loisirs avec des normes d’encadrement -1 adulte pur 10 en maternelle /
1 pour 14 en élémentaire). Les services estiment que 80 à 90% des
enfants resteraient, c’est à dire entre 500 et 600 élèves par groupe
scolaire… soit au total 10 000 enfants. Un directeur d’ « accueil
de loisirs » au sens juridique du terme ne peut accueillir plus de
300 enfants.
- Avec 80 à 90% d’enfants, la mairie est dans l’impossibilité de
garantir la non-utilisation des salles de classes.
- Est-ce possible de garantir que l’après midi libéré soit le même
sur toute la ville ? Pas sûr. Une journée unique (la même
après-midi pour tous) semble peu probable car il faudra mutualiser les
locaux. De plus, il serait impossible de faire travailler les
animateurs plusieurs après-midi car leur cadre horaire serait dépassé.
- Comment gérer 10000 gamins ? les moyens seront concentrés
sur les 3h d’après midi, il sera donc difficile de maintenir les moyens
que la ville fournit sur le temps scolaire (c’est à dire remettre en
cause l’intervention d’éducateurs sportifs, les Dumistes par exemple…)
- Il faut envisager un coût double ou triple de ce que ça coûte
actuellement.
- Peut-on envisager que les enseignants reprennent des élèves
(études…) après la fin de cet après midi libéré ?
- Est-ce que l’ensemble de cette organisation peut être présenté
d’ici le 6 juin, suite aux conseils d’école…
A
la lecture de l'aménagement proposé, les syndicats réaffirment qu'il
est impossible de négocier face à ce scénario davantage compliqué et
nocif pour nos conditions de travail. Ce sont les raisons
budgétaires qui dicteront les choix d'aménagement. Un tel aménagement
implique des conséquences que nous déplorons (quid de la gestion de
10000 enfants pendant les trois heures imparties? Le partage des salles
de classe est impossible.) L'organisation en l'état n'est pas tenable.
Nous demandons que notre
position soit exposée lors du conseil municipal du 22 Mai prochain.
Nous demandons une
audience auprès du maire.
Nous
réaffirmons : AUCUNE APPLICATION, ni décret Peillon, ni décret
Hamon !