A quoi ressemble l’extrême droite aujourd’hui ?
Article publié le 7 février 2014
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- schéma extrême droite 2013
À quoi ressemblait
l’extrême droite au début 2013 ? Quelle était la place du Front
national ? Combien de groupes y a-t-il à sa marge, et que
représentent-ils vraiment ? Pas si facile aujourd’hui de répondre. Face
à une extrême droite en perpétuelle évolution, cherchant de plus en
plus souvent à brouiller les cartes pour mieux se refaire une virginité
et apparaître plus forte qu’elle ne l’est, il vaut mieux connaître les
histoires, les alliances et les positionnements de ces différents
mouvements pour mieux anticiper leurs actions et leurs politiques.
Le
schéma ci-dessus (version 2013) permet d’y voir plus clair.
Source site La Horde.
Au début de l'année 2013 l’extrême droite française restait toujours
extrêmement morcelée. Cela peut s’expliquer par des divergences
idéologiques (bien que les alliances contre-nature continuent
d’exister), mais également des querelles de personnes. Les rapports de
force entre ces différents groupuscules se modifient régulièrement et
peuvent être très rapides. Après avoir longtemps dominé par son
activisme l’extrême droite radicale (comprendre tout ce qui se trouvait
en dehors du FN), les Identitaires, faute d’avoir su faire évoluer leur
stratégie et leur fonctionnement groupusculaire en mouvement structuré
et adulte, ont petit à petit perdu du terrain face à de nouveaux
groupes. On peut penser en particulier à Troisième Voie et aux
Jeunesses Nationalistes (la branche « jeune » de l’Œuvre Française),
qui en misant également sur l’activisme et la rue pour se faire
connaître, ont de leur côté opté pour un nationalisme plus traditionnel.
S’il y a encore un an Troisième Voie et Serge Ayoub semblaient les
mieux armés pour concurrencer et dépasser les Identitaires sur le
terrain de l’activisme et du nombre de militants, ils ont depuis été
dépassé par les Jeunesses Nationalistes d’Alexandre Gabriac. Profitant
des différentes crises qu’ont connu TV et les Identitaires pour
récupérer ici et là des militants égarés, voire des sections entières,
les JN ont également mis la main sur le GUD Lyon et Paris, devenant
ainsi en moins d’un an une structure implantée dans les principales
villes de France.
À travers cet organigramme, qui ne peut qu’être éphémère, nous avons
tenté de dresser le bilan de cette extrême droite, en terme d’alliance
et de positionnement, afin de permettre à chacun(e) de s’y retrouver.
Les présidentielles de 2012 ont quelque peu perturbé ce milieu, le
principal perdant de l’histoire étant les Identitaires, qui après avoir
renoncé à présenter un candidat, n’ont pas su adopter au niveau
national et faire accepter une ligne de conduite claire vis-à-vis du
Front National. Les Identitaires ressortent de cette période avec une
scission, un Philippe Vardon qui joue de plus en plus la carte de son
avenir personnel et un Fabrice Robert qui tentent de maintenir à flot
un navire qui prend de plus en plus l’eau.
Du côté de l’extrême droite institutionnelle, nous avons associé au FN
la mouvance souverainiste qui revient sur le devant de la scène comme
force d’appoint du parti de Marine Le Pen, ainsi que les différentes
tendances « radicales » de l’UMP (la Droite populaire ayant ouvert la
voie). Reste à voir quelle sera l’attitude sur le moyen et long terme
de ces différentes tendances à l’égard du Front national : mais dans le
discours, tous les verrous ont déjà sauté. Par ailleurs, le
cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie nous donne l’occasion
d’intégrer au schéma un réseau peu connu et pourtant un des plus
anciens et mieux organisés de l’extrême droite, celui des nostalgiques
de l’Algérie française.