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Réponse à la ministre de l’éducation nationale : Où sont les moyens pour la Seine St Denis ?
Article publié le 12 novembre 2014

La ministre de l’éducation nationale, affirme dans un communiqué de presse, daté du 7 novembre, que des réponses sont apportées aux difficultés de la Seine Saint Denis et que le ministère fait des « efforts » pour en améliorer la situation.

Les « efforts » dont fait preuve le ministère pour améliorer la situation de ce département, totalement sinistré en matière d’éducation, qui se traduisent sur le terrain par l’austérité budgétaire et la pénurie de moyens, n’auront sans doute pas échappés aux enseignant-es de ce département.

La ministre affirme qu’un plan ambitieux a été mis en place dans le département, en égrainant bon nombre de contre vérités qui n’engage que ceux et celles qui seraient tenté-es d’y croire.

De quoi parle t-elle au juste ? Des moyens ?

Les moyens attribués à la Seine St Denis ne permettent pas d’absorber la hausse de la démographie et la formation des enseignant-es.

La traduction sur le terrain des moyens c’est :

  • Sur 147 postes implantés dans les écoles, 22 sont de réelles créations.
  • Dans les collèges, ce sont 11 nouveaux postes sur les 32 implantés.

Les postes alloués à l’académie de Créteil et en particulier à la Seine Saint Denis ne sont pas des « efforts » mais une nécessité compte tenu que l’augmentation démographique du département est une des plus élevées de France : +2778 écoliers, + 522 collégiens, + 783 élèves en lycées.

Par ailleurs, il y a tellement de postes que l’académie de Créteil que le recours à la précarité et à l’embauche d’enseignant-es contractuel-les dans le 1er comme dans le 2ne-d degré est systématique et massif .

11,46% des enseignant-e-s du second degré de l’académie sont des contractuel-les (contre moins de 7% au niveau national).

La Seine St Denis a recruté 500 contractuel-les, dans le premier degré depuis la rentrée pour palier au déficit de postes. Et en plus, la direction académique se paye le luxe de ne pas les payer en temps et en heure, certain-es, ayant attendu plus de deux mois pour être enfin payés.

Quant à leur formation annoncée, elle se résume à 6 demi- journées, hors de leur temps de travail et ce 3 mois après la rentrée !

La ministre annonce également des prétendues créations de postes de remplaçant-e ? Où sont elles ? Il y a plusieurs dizaines de postes vacants sur le département.

Et quand la ministre affirme que seul 1% des enseignant-es du département n’ont pas pu être remplacé-es, c’est un autre gros mensonge.
Depuis la rentrée, les remplacements ne sont pas assurés, dans plusieurs villes du département. Les enseignant-es accueillent quotidiennement dans leur classe des élèves dont l’enseignant-es n’a pas été remplacé-e.

Les 38 postes du dispositif plus de maîtres que de classe sont un tour de passe passe et non des créations de postes puisqu’il s’agit de transferts de postes qui existaient déjà mais qui ont simplement changé de nom.

La scolarisation des enfants de 2 ans en progression ? Le taux de scolarisation des enfants de deux ans en Seine St Denis est à peine de 5% contre 12% au niveau national.

Des postes au concours ? Ils n’ont pas tous été couverts, faute de candidat-es. Cela ne risque pas de s’améliorer, étant donné les conditions d’affections et de formations des stagiaires qui doivent faire face aux multiples dysfonctionnements institutionnels et au manque de formateurs et de formatrices.

Pendant que la ministre communique, les enseignant-es de Seine St Denis se battent chaque jour pour assurer des conditions d’enseignement décentes à leur élève alors qu’ils et elles en ont de moins en moins les moyens. Et les perspectives à venir s’annoncent encore plus détériorées.
Ce n’est pas de discours dont a besoin la Seine Saint Denis mais d’actes et de postes pérennes avec la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour assurer une école publique, gratuite, égalitaire et émancipatrice pour tous les élèves de ce département.