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Illusions sécuritaires ou moyens à la hauteur...
Article publié le 6 janvier 2016

La focalisation médiatique autour de l’agression fictive d’Aubervilliers a remis sur le devant de la scène la question de la sécurité à l’École.
Depuis le 2 décembre, les mesures ministérielles posent toujours problème : les interprétations excessives des consignes institutionnelles sur les sorties scolaires, la possibilité de contrôle visuel des sacs à l’entrée des écoles et des établissements scolaires et le contrôle systématique de l’identité des personnes extérieures...
Nous rappelons que l’identité des personnes entrant dans un établissement peut être demandée et confirmée avec n’importe quel document. Les personnels de l’éducation nationale ou les agents des collectivités territoriales ne sont pas des assistant-e-s de police judiciaire et ne sont pas plus à même de demander une pièce officielle d’identité que de fouiller les effets personnels des élèves. De nombreuses familles n’ont pas ce document ou ont une pièce d’identité d’une autre nationalité et pourraient hésiter à les présenter dans le contexte actuel.
Enfin, les exercices de sécurité dans le cadre du Plan Particulier de Mise en Sécurité (PPMS) dans les écoles n’est qu’une mesure qui se révèle inutile et anxiogène pour les élèves pour dédouaner les autorités. Ces mêmes autorités acceptent bien qu’une seule personne surveille l’entrée de deux voire trois écoles à Aubervilliers. C’est cette même institution qui a refusé le droit de retrait aux collègues alors qu’elle ne savait pas encore que l’agression d’Aubervilliers était fictive.
La sécurité ne consiste pas seulement à surveiller l’enceinte des écoles et des établissements. Personnels éducatifs, sociaux, médicaux en nombre insuffisants et non remplacés en cas d’absence,établissements scolaires trop grands où on ne se connaît pas, locaux détériorés, sur-occupés et non entretenus du fait des politiques d’austérité, conditions de travail dégradées pour les personnels et d’étude pour les élèves,… Tout cela concourt à « l’insécurité » sans que cela ne mobilise pour autant l’institution.
Toutes les questions relatives à la santé et à la sécurité nécessaires à de bonnes conditions de travail des personnels et d’étude pour les élèves ne seraient se faire sans interroger le manque de moyens, particulièrement criant en Seine-Saint-Denis.
La sécurité des élèves et des personnels ne doit pas aboutir à la stigmatisation d’une partie des parents d’élèves ni à prendre des mesures liberticides et sécuritaires à l’École comme ailleurs.
L’école doit continuer d’être un lieu accueillant et ouvert sur le monde et non se transformer en centre fermé participant au contrôle des classes populaires.
Nous revendiquons des moyens à la hauteur des besoins dans l’éducation.
Et nous n’oublions pas qu’au-delà de l’École, le terrorisme trouve ses causes dans les choix successifs menées par la classe dominante en matière de politique internationale et de répartition des richesses générateurs de souffrance, d’exclusion, de précarité et de violence.